La Ministre du travail, de la fonction publique et des affaires sociales, Adidjatou Mathys, était au Palais des gouverneurs le vendredi dernier. Ceci pour défendre le projet de budget de son département ministériel et dans le cadre de l’étude en commission du projet de loi de finances, gestion 2017. Pour l’année prochaine, ledit département ministériel aura à gérer un budget de 32 milliards de Fcfa. En dehors de Adidjatou Mathys, le Ministre des enseignements maternel et primaire, Salimane Karimou était également devant la commission budgétaire où il a défendu un projet de budget de 107.591.271.000 Fcfa. Le troisième membre du gouvernement reçu par la Commission budgétaire de l’Assemblée nationale le vendredi dernier est le Ministre de la santé, Alassane Seidou, qui est allé défendre un projet de budget de 82 milliards de Fcfa pour le compte de l’année 2017.
(Lire ci-dessous les déclarations des différents Ministres reçus par la Commission budgétaire le vendredi dernier)
Adidjatou Mathys, Ministre du travail, de la fonction publique, et des affaires sociales
« 67% du budget est consacré au social… »
« …Au titre du projet de budget général de l’Etat, gestion 2017, les grandes orientations en ce qui concerne mon département ministériel, le ministère du travail, de la fonction publique, et des affaires sociales, c’est de rendre performante l’administration publique, la mettre au service de toute la population et surtout des personnes vulnérables que sont les handicapés, les enfants en difficulté, les orphelins, les personnes du troisième âge et toute autre personne en difficulté. Le montant du budget de mon ministère qui aujourd’hui, regroupe 4 anciens ministères, était de 27,5 milliards de Fcfa en 2016. Il est passé en 2017 à 32 milliards de Fcfa, soit une augmentation de 17,5%. Je voudrais dire que contrairement à l’opinion nationale qui estime que le gouvernement du président Patrice Talon ne s’intéresse pas au volet social, il faut dire que 67% du budget y est consacré. Nous avons deux grands projets à savoir la promotion des populations actives en général et des populations vulnérables en particulier sans oublier les femmes que nous devons mettre au travail et en coopérative pour qu’elles contribuent davantage à l’essor économique, à la promotion de la famille et du genre. Nous allons œuvrer pour qu’en 2017, la population béninoise sente effectivement que le président Patrice Talon s’intéresse bien au volet social. Comme je l’ai annoncé aux députés, il y a un programme intéressant qui va certainement se mettre en place en 2017 et que nous appelons Assurance de Renforcement du Capital Humain (Arch) qui comprend 4 volets à savoir l’assurance maladie, l’assurance retraite, la formation et l’accès au crédit. Nous avons déjà l’expérience en matière de microcrédit et de renforcement de capacité des structures financières décentralisées. Nous allons mettre tout ça ensemble pour avoir un gros projet. C’est l’un des plus ambitieux programmes du gouvernement et nous nous battrons pour que ça réussisse. Je viens d’ailleurs d’une mission à Abidjan en Côte d’Ivoire où un travail est en train d’être fait sur le Ramu. Nous sommes allés voir ce que nous pouvons prendre de ce forum international pour réussir la mise en place de notre projet au niveau national… »
Alassane Seidou, Ministre de la santé
« …Le budget de mon département ministériel est de 82 milliards de Fcfa avec un accroissement de 14% dû à l’investissement. Nous avons beaucoup d’ambitions et de grands projets pour l’année 2017. Au nombre de ces projets, nous pouvons citer la construction d’un centre de santé de référence. C’est un hôpital qui va jouer le rôle que le Cnhu joue actuellement. Le Cnhu redeviendra alors un centre de santé départemental. Nous avons l’ambition de construire des laboratoires que nous allons démarrer en 2017 et les achever avant la fin du mandat. Nous avons prévu 3 laboratoires de biologie dans 3 différents départements et un laboratoire d’anatomie-pathologie. Nous avons aussi prévu l’équipement de nos centres de santé ; c’est-à-dire améliorer le plateau technique. Aujourd’hui, c’est notre plus grand problème. Nous avons des centres qui ne sont pas totalement opérationnels à cause du plateau technique qui n’est pas au point. Ce plateau technique, nous allons l’améliorer. L’autre problème que nous avons, c’est le recrutement des agents. Nous avons besoin de beaucoup d’agents dans le secteur et surtout des spécialistes. Nous prévoyons former à partir de 2017, environ 100 agents. Les 100 ne sortiront pas au cours de la première année. Nous allons d’abord commencer par recruter ceux qui sont déjà disponibles sur le terrain (...) Les députés ont voulu comprendre beaucoup de choses comme la question de la mise en affermage de 3 hôpitaux de zone. Ils ont aussi voulu en savoir plus sur le fonctionnement des centres de santé, l’hémodialyse. Cependant, ils sont d’accord avec nous par rapport aux programmes et projets que nous avons retenus pour 2017. Par rapport au Cnhu, vous savez qu’il reçoit beaucoup de subventions de l’Etat. Plusieurs infrastructures du Cnhu sont réalisées par le gouvernement. L’Etat a contribué à équiper le Cnhu. C’est vrai que l’Etat doit aussi au Cnhu, mais le gouvernement est dans la dynamique de rembourser progressivement ces dettes. Les dispositions sont en train d’être prises pour que l’Etat puisse payer les dettes du Cnhu pour son meilleur fonctionnement (…) Sur le plan social, le fonds des indigents, la gratuité de la césarienne, la prise en charge des personnes atteintes du l’hépatite, le fonds pour l’évacuation sanitaire est maintenue, la prise en charge du paludisme pour les femmes enceintes et l’enfant de 0 à 5 ans sont maintenus… »
Salimane Karimou, Ministre des enseignements maternel et primaire
« …Nous allons assurer un accès pour tous à une éducation de qualité … »
« …Le budget des enseignements maternel et primaire pour le compte de l’année 2017 s’évalue à 107.591.271.000 Fcfa contre 106.546.599.000 Fcfa pour le compte de l’année 2016 soit un accroissement de 1,17%. C’est un budget qui est mis en place pour réaliser la politique du gouvernement en matière d’accès et de rétention. Quand on parle d’accès, nous parlons d’infrastructures scolaires, de mobilier. Quand on parle de rétention, c’est toutes les conditions qui permettent de maintenir les enfants à l’école. Dans ce domaine, nous pouvons inscrire les cantines scolaires, les subventions qui permettent aux écoles de fonctionner et autres. Le point nodal et sensible, c’est la qualité de l’enseignement qui voudrait qu’en 2017, l’accent soit mis sur la formation des enseignants et le renforcement de leurs capacités. Nous avons des écoles normales qui fonctionnent. Il faut qu’elles fonctionnent normalement et qu’elles offrent les conditions requises pour les élèves-enseignants. Nous avons en termes de fonctionnement, du matériel à mettre à la disposition des écoles, de manuels scolaires, et de cahiers d’activité. Il faudra que cela soit mis en place. Ça contribue à l’amélioration de la qualité de l’enseignement. Nous avons programmé la formation continue de plus de 20.000 enseignants au cours de l’année 2017. Les honorables députés ont trouvé que c’est insuffisant et qu’il faudra envisager la formation continue de tous les enseignants compte tenu des mauvais résultats que nous avons eus au Certificat d’études primaires (Cep) en 2016. Les députés se sont aussi intéressés à la question de la pénurie d’enseignants dans les écoles. Ils ont voulu savoir ce que nous faisons pour qu’il y ait d’enseignant dans chaque classe. Nous leur avons démontré que ce travail a déjà commencé par le redéploiement des enseignants qui étaient en poste sédentaire, mais qui peuvent encore travailler puisqu’ils ne présentent pas des insuffisances mentales ou des insuffisances physiques avérées. Nous leur avons expliqué que nous avons fait l’effort de revoir la classe scolaire pour que les enseignants qui étaient sous-employés puissent être redéployés. C’est ainsi que nous avons gagné plus de 3.000 enseignants. Ceci fait que pour le compte de l’année 2017, nous avons mis au budget, le recrutement de 1896 enseignants et nous projetons faire pareil en 2018 ; afin que le déficit soit progressivement comblé. Ce que la population peut attendre en matière d’éducation à partir de l’année prochaine, c’est l’assurance que nous donnons en matière de norme éducative de qualité. Nous sommes dans la logique d’assurer comme le demandent les Objectifs pour le développement durable (Odd) N°4, un accès pour tous à une éducation de qualité sur un pied d’égalité et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie. Donc, nous sommes dans la logique de donner à chaque enfant Béninois d’âge scolarisable d’être à l’école, de rester à l’école, sa chance de sortir de l’école et à sa sortie de l’école, qu’il soit un produit capable de satisfaire les besoins de développement du pays et en même temps capable d’entreprendre sans toujours attendre des autres. Si toutes les conditions sont réunies comme nous sommes en train de l’envisager, il n’y a pas de raison que cet objectif ne soit pas atteint. »
Propos recueillis par Karim Oscar ANONRIN