Préoccupée par la situation qui secoue depuis sept mois leur secteur, la plateforme des confédérations et des fédérations d’artistes et acteurs culturels du Bénin a animé, vendredi 11 novembre dernier au Hall des arts de Cotonou, un point de presse. L’occasion était pour eux de dénoncer le mépris dont ils font objet et d’appeler à une meilleure gouvernance de la part du ministre Ange Nkoué.
A la tête du secteur depuis l’avènement de la Rupture, le ministre du Tourisme et de la Culture, Ange Nkoué, semble ne pas parler le même langage avec les acteurs culturels béninois. Pour preuve, ils ont animé un point de presse pour dénoncer sa gestion actuelle qu’ils qualifient de «hasardeuse, teintée de multiples mépris».
Selon le porte-parole de la plateforme, Pascal Wanou, les acteurs culturels sont déçus de la gouvernance de leur secteur et ils ont le sentiment d’avoir été floués, abusés par le ministre Ange Nkoué qui, précise-t-il, préfère «mépriser les artistes, les textes, les règles, les réalités du secteur, la vérité et l’intelligence de l’autre». «La situation d’ailleurs très préoccupante, nous y contraint à dénoncer la ruse, le démarchage de certaines têtes d’affiches du secteur par le ministre en les soudoyant, répandant des sabotages sur les responsables faîtiers du Fonds des arts et cultures (Fac) dans le but de décrédibiliser, démobiliser les acteurs pour faire valider ses réformes et de s’en prévaloir devant le gouvernement », a-t-il déclaré.
Soucieux de l’avenir du secteur et pour ne pas être complice du désastre certain que tout cela occasionnerait, Pascal Wanou a également fait état des abattements opérés sur le budget du Fac alors que celui du ministère est revu à la hausse dans une large mesure, passant de 6 576 982 000 FCFA à 35 755 346 000 FCFA, et que le budget du FAC soit maintenu à son niveau remanié de 2016, soit 2 400 000 000 FCFA. Aussi, face aux propositions formulées par les acteurs pour rendre leur secteur plus vivant que jamais, Pascal Wanou fustige l’attitude du ministre Ange Nkoué qui, à ses propos, refuse de communiquer mais préfère les actions solitaires et le dilatoire pour priver le fonds de ressources financières pour l’aboutissement des projets et contrats retenus. Dans le même ordre d’idées, il a fait remarquer que des structures dont les activités assurent le rayonnement de la culture béninoise, comme le Fitheb et l’Ensemble artistique national sont dépourvues de ressources. Face à tout ceci, Pascal Wanou a confié que les acteurs ne sauraient rester les bras croisés pour subir, mais plutôt agir au plus vite au risque d’envenimer la situation.
Fort de cela, le président du conseil d’administration du Bureau béninois du droit d’auteurs et des droits voisins (Bubédra), Eric Thom’son, a, pour sa part, rappelé les difficultés que rencontre actuellement l’organe qui doit désormais faire face à une autre forme de piraterie pour protéger les œuvres des artistes. Sur ce, il a exhorté le président de la République Patrice Talon au contrôle des actions du ministre Ange Nkoué et à la promptitude dans les dispositions de mise en œuvre de la loi n° 2005-30 du 10 avril 2006 relative au droit d’auteur qui, à son entendement, soulagerait énormement les artistes, du fait de l’utilisation et de l’exploitation de leurs œuvres à partir des nouveaux supports de consommation que sont : clef Usb, carte mémoire, disque dur, téléphone portable, etc?
Ronie Floride A GAMMA (Stagiaire)