Placide Avimadjènon n’est plus maire de Djidja. Il a été destitué, lundi 14 novembre, par une majorité de conseillers communaux. L’opération s’est déroulée sous la supervision d’une équipe préfectorale dirigée par le chef service du contentieux et de la tutelle, Euloge Anatohon.
Le processus de destitution du maire de la commune de Djidja, Placide Avimadjènon, enclenché par quinze conseillers communaux est arrivé à son terme. Mais cela n’a pas été facile, car toutes les voies prévues par les textes de la décentralisation ont été utilisées pour tenter d’apaiser la tension. Après l’échec de la conciliation, le préfet, conformément aux textes, a convoqué une session extraordinaire avec pour ordre du jour le vote de défiance.
La session prévue pour être dirigée par le préfet a été finalement dirigée par le chef du service contentieux et de la tutelle.
Très tôt hier lundi les populations se sont massivement déplacées dans les locaux de la mairie où elles ont été repoussées par des gendarmes déployés en nombre très important sur les lieux.
Personne ne pouvait prévoir au dernier moment l’issue de ce vote, car une forte rumeur a fait état de ce que le maire aurait tenté de convaincre certains de ses collègues contestataires de faire défection de leur groupe afin de faire échouer le vote. Mais ces derniers auraient informé les autres conseillers. Ainsi, les quinze conseillers contestataires ont décidé d’aller loger dans un hôtel de la place depuis samedi dernier jusqu’à hier matin, jour du vote.
Avant le démarrage du vote, le groupe soutenant le maire, soit quatre conseillers y compris lui-même, a demandé une suspension, mais leurs collègues ont opposé un refus catégorique, exigeant que leur demande soit soumise au vote de tout le conseil communal. N’ayant pas supporté cette décision, le groupe de quatre conseillers est sorti de la salle en signe de protestation. Malgré cela, le processus a continué avec un vote à scrutin à main levée qui a donné un résultat de quinze voix pour la destitution.
Mais entre temps, le vote a repris sur l’insistance d’un des membres du groupe soutenant le maire, qui aurait exigé que ce soit cette fois-ci un vote à scrutin secret. Malheureusement pour eux, ce deuxième vote a donné le même résultat : toujours 15 voix pour la destitution. Donc le vote a eu lieu deux fois avec deux différents procès-verbaux. Seulement la question qui se pose sur toutes les lèvres est de savoir si ce double vote est prévu par les textes ou si l’un annule l’autre.
Le chef de la délégation préfectorale, Euloge Anatohon, précise quant à lui que le vote de défiance a eu lieu, le procès-verbal élaboré et signé par les conseillers communaux et il reviendra au préfet de l’étudier, de prendre les dispositions et de décider de la suite.
Appelé à se prononcer sur ce qui vient de lui arriver, le maire déchu a répondu que seuls ceux qui vivent trébuchent.
Le deuxième adjoint au maire, Théophile Dako, qui fait partie des signataires de la lettre de demande de vote de défiance, a indiqué qu’un pas important vient d’être posé par les conseillers communaux de Djidja dans la vie de leur commune. Il a affirmé que dans quinze jours un nouveau maire sera élu. Sur son éventuelle candidature pour le poste, il laisse entendre : « Si les conseillers portent leur choix sur moi et estiment que je peux faire le travail, je serai candidat».
Pintos GNANGNON