Le ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche a présenté un budget de 106 milliards aux parlementaires hier dans le cadre de l’examen des budgets sectoriels des ministères par rapport à la loi des finances 2017. Ledit budget est axé sur les réformes dans le secteur agricole et la pêche sans oublier les appuis aux organisations professionnelles du secteur et l’installation de 1000 jeunes dans la vallée de l’Ouémé à inscrire au chapitre de la valorisation de ladite vallée. Un accent particulier est mis sur la promotion et le développement du maraîcher de même que les filières telles que l’ananas et l’anacarde qui consommeront la grande partie du budget de 2017 du ministère de l’agriculture. Le ministre de l’énergie a fait de même que son collègue de l’agriculture en défendant devant les députés son budget évalué à 148 milliards de francs CFA. Il représente le triple de celui validé par les élus du peuple en 2016 et tient compte de la vision du gouvernement de la rupture décidé selon le ministre, a conjuguer au passé les difficultés des populations en matière d’accès à l’eau de bonne qualité et de la stabilité du réseau électrique. Concernant l’eau, le ministre a exposé les projets en vue pour sortir les populations des collines, du zou et du grand nord des griffes d’une pénurie persistante en eau potable. Les villes comme Parakou, Porto-Novo, Cotonou et leurs environs connaîtront un renforcement du système d’alimentation. D’où les recommandations faites par les parlementaires pour une bonne gestion des ressources et les messages de réconfort aux ministres et ses collaborateurs qui pratiquement, délaissent leur jour de repos pour la recherche de solution de qualité en cas de pane ou d’urgence signalée. Il ressort de la présentation faite par le ministre de l’énergie que des efforts sont faits pour apporter une satisfaction par rapport à la fourniture de l’énergie électrique. Un service assuré par unités de production à crédit dans un contexte où la dette béninoise à l’endroit de la communauté électrique du Bénin s’élève à plus de 60 milliards. Une donne qui à en croire aux propos du ministre, a poussé les nouvelles autorités à entrer en négociation avec le Togo, partenaire du Bénin concernant la gestion de la CEB pour les besoins en électricité. Une opportunité saisie par nos dirigeants pour notifier à la partie togolaise notre souhait de diversifier les sources d’approvisionnement de notre pays dépendant à plus de 80% de l’extérieur. Le conseil économique et social par la voix de son président, a présenté aussi son budget comme l’exigent les lois de la République. Même constat du côté du ministère de la défense qui a préféré garder le silence pour des questions de stratégies.
Nicaise AZOMAHOU
Lire les propos des ministres après l’exercice de passage devant les députés
Delphin O. KOUDANDE, Ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche
« …Le budget du Maep pour le compte de l’année 2017 est de 105 milliards de Fcfa répartis pour les 61% en dépenses d’investissement et pour les 35% aux dépenses ordinaires. C’est pratiquement un budget d’investissement pour l’agriculture. Mais en quoi ces investissements consistent. Nous avons un certain nombre de réformes par rapport au développement de l’agriculture. Le principe sur lequel ce développement est basé, c’est d’abord la séparation du rôle régalien de l’Etat et de l’activité de production agricole. Par rapport à cela, il a été mis en place la création des pôles de développement qui consiste en un découpage du territoire national en 7 pôles qui suivent les zones agro-climatiques, mais aussi les Communes où il y a une certaine homogénéité par rapport aux activités de culture et par rapport au développement des filières. De l’autre côté, pour jouer le rôle régalien de l’Etat, nous avons créé des directions départementales de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche qui vont jouer le rôle de suivi des normes et de la qualité (…) Il y a certaines filières qui ont été retenues pour recevoir un investissement massif. Je veux parler des filières dont les produits sont à haute valeur ajoutée. Il s’agit de l’ananas, de l’anacarde et les cultures maraîchères. Nous avons aussi les cultures vivrières pour assurer notre sécurité alimentaire. En dehors de ça, nous avons l’aquaculture continentale, la pisciculture et les filières lait, œuf et viande. Enfin, nous avons un grand projet de développement de la basse et moyenne de l’Ouémé avec l’installation de 5000 jeunes dans cette vallée pour la développer. Sur le budget, les députés ont trouvé que nous étions très ambitieux. Nous leur avons dit que cela concorde avec la vision du Chef de l’Etat qui, dans toutes déclarations, dit qu’il va investir massivement dans l’agriculture. Les députés se sont aussi inquiétés de notre consommation budgétaire. Mais nous les avons rassurés de la nécessité des investissements pour booster la production. Nous allons également investir dans la recherche avec les infrastructures adéquates et la formation des chercheurs… »
Jean-Claude Houssou, Ministre de l’énergie, de l’eau et des mines
« …Le budget du ministère de l’énergie, de l’eau et des mines dont la charge est autour de 148 milliards de Fcfa ; ce qui a été multiplié par 3 fois par rapport à 2016. Cette multiplication par 3 montre la détermination du gouvernement à travers le plan d’action gouvernementale d’envergure et ambitieux pour transformer rapidement, radicalement et définitivement le secteur de l’énergie, de l’eau et des mines. C’est très important de noter que pour un budget multiplié par 3 ; c’est-à-dire qui était de 49 milliards de Fcfa environ et qui est passé à près de 150 milliards de Fcfa, il n’y a pas de commentaire. C’est la preuve de l’envergure que ce gouvernement veut apporter pour que toutes les souffrances que notre peuple endure à la fois dans l’utilisation domestique et dans l’utilisation industrielle de l’énergie et de l’eau soient derrière nous d’ici la fin de ce quinquennat. C’est une volonté inébranlable du Chef de l’Etat, le président Patrice Talon qui veut que ces intrants vitaux soient au rendez-vous (…) Dès le mois d’avril 2016, il a été mis en place un comité de pilotage de redressement du secteur de l’énergie et ce comité a déposé un plan d’action qui se décline en 28 composantes et validé par le Conseil des Ministres. Ce plan d’action est prévu à la fois pour le court terme, le moyen terme et le long terme. Pour le court terme, c’est la réhabilitation des groupes électrogènes qui étaient aux arrêts depuis des années à Porto-Novo, à Parakou et à Natitingou. Depuis pratiquement une semaine, les travaux ont effectivement commencé (…) Cela permettra d’obtenir 10 Mégawatts à Porto-Novo et 20 autres pour Parakou et Natitingou. La deuxième action à court terme, mais qui auront des effets à moyen terme, c’est les contrats de location qui ont été signés pour 150 Mégawatts, respectivement 50 Mégawatts avec le Groupe APR ENERGY et 100 Mégawatts avec le Groupe AGGREKO. Mais au-delà, parce que le pays est déficitaire en matière d’énergie parce que plus de 92% de notre énergie vient de l’extérieur, il faut qu’on sécurise l’approvisionnement extérieur. Quand nous sommes arrivés, on a constaté qu’à travers le Communauté électrique du Bénin (Ceb), nous avons constaté un endettement énorme de plus de 60 milliards Fcfa qui marque une certaine irresponsabilité. Quand on vous vend quelque chose, il faut payer. Depuis maintenant 4 semaines, le gouvernement a décidé de contribuer avec l’homologue Togolais au désendettement de cette société pour donner confiance à celui qui nous fournit de l’énergie (…) Pour ce qui est du secteur de l’eau, je peux citer quelques grandes actions qui sont des actions phares et qui nous permettront d’enrayer les pénuries d’eau dans la zone de Parakou, de Djougou, de Tanguiéta, dans les Collines, dans le Zou. Sur Cotonou et Porto-Novo, il y a par exemple un grand projet pour fiabiliser l’alimentation en eau et réduire les pertes pour optimiser le coût de l’intrant. La troisième composante, c’est les mines avec l’industrie d’extraction. La volonté du gouvernement à travers son plan d’action, c’est de dynamiser ce secteur ; c’est-à-dire faire en sorte que les gens s’intéressent à nos ressources et qu’on puisse les extraire (...) Je peux vous dire que la réaction des honorables députés était en général positive… »
Propos recueillis par N.A