Le ministre du tourisme et de la culture Ange N’Koué était le lundi dernier face à la commission budgétaire du parlement pour défendre le budget 2017 de son département estimé à environ 35 milliards de FCfa. Dans sa présentation, il a mis un accent particulier sur la formation et la diffusion des valeurs culturelles béninoises. Mais, Ange N’Koué peut-il relever les défis qui s’imposent à lui en laissant de côté les acteurs culturels ?
Devant la représentation nationale le lundi dernier, le ministre du tourisme et de la culture Ange N’Koué a dévoilé les grands axes des réformes qu’il entend mener à travers le budget 2017 pour faire rayonner la culture béninoise. Ainsi, pour redonner un nouveau visage à la culture, un budget d’environ 35 milliards de Fcfa, dont un investissement de 30 milliards de Fcfa est mis à la disposition du secteur culturel. Au dire du ministre Ange N’koué, les travaux qui seront exécutés porteront essentiellement sur la formation. « Notre souci aujourd’hui est de faire en sorte que la culture soit entièrement enseignée dans nos écoles. Ensuite, il y a la formation des acteurs avérés qui ont pu gravir les échelons sans connaître les bases de leurs arts », explique le ministre. Il accorde ainsi la priorité à la formation dans tous les domaines culturels. Contrairement à ce qui s’observe jusque-là, le ministre Ange N’koué annonce également des réformes dans la gestion des projets. A cet effet, il déclare : « Désormais, toutes les actions qui seront portées par de simples individus seront orientées vers des structures qui vont les aider à monter des projets bancables. Tout ce que l’Etat mettra en place sera une bonification ». Dans sa vision de faire consommer aux Béninois leur culture, Ange N’Koué prévoit la diffusion des œuvres des artistes qui n’en avaient pas l’occasion. Il y a en outre dans la feuille de route de Ange N’koué, pour l’année 2017 des festivals nationaux et internationaux.
Quid de l’exclusion des acteurs culturels ?
Si le budget du ministère de la culture est passé de six milliards à trente-cinq milliards, c’est que les ambitions du ministre Ange N’Koué pour le secteur sont grandes. Il a certainement des projets novateurs par lesquels il entend promouvoir la culture à l’interne avec un point d’honneur sur la formation des élèves et écoliers dans les disciplines culturelles. Mais, une seule hirondelle ne fait pas le printemps. Il lui faudra la compétence technique des experts et des hommes de terrain. Pourtant, les acteurs culturels se sentent exclus, depuis sa nomination, de tous les projets de réformes et activités en cours au sein de leur ministère. Lors de leur récente sortie, ils ont exprimé leur mécontentement et ont fait observer que des corrections s’imposent pour la validité de ce budget. Si les acteurs culturels déplorent l’exclusion dont ils sont victimes de la part de Ange N’ Koué, il va falloir que le ministre trouve le plus vite possible un terrain d’entente avec ces derniers pour atteindre efficacement ses objectifs. Le ministre Ange N’Koué doit nécessairement composer avec les acteurs du secteur et non pas seulement avec les bureaucrates. Nul ne sera de trop pour le rayonnement de la culture. La mobilisation de tous les acteurs culturels autour des réformes s’avère indispensable pour l’atteinte des objectifs visés.
Cyrille LIGAN (Coll.)
16-11-2016, La rédaction