Une vingtaine de personnes libérées sous caution, sept placées sous mandat de dépôt, quatre purement et simplement relaxées. Tel est le verdict de l’audience spéciale tenue dans l’affaire mauvaise gestion à la Société d’exploitation et de gestion du guichet unique du Bénin (Segub). La nuit du 16 au 17 novembre aura été l’une des plus longues pour les présumés coupables dans ce dossier. Mais à l’arrivée, le juge des libertés, après les différentes auditions, bien entendu en présence des avocats de la défense, a coupé la poire en deux. En attendant l’ouverture en bonne et due forme d’un procès où le juge sera appelé à dire le droit dans ce dossier, les mis en cause ont été contraints d’offrir une garantie en guise de leur bonne foi à s’acquitter, en cas de condamnation, des montants jugés indûment perçus et réclamés par le ministère public. Ainsi, plusieurs personnes ont dû se conformer à cette décision, afin de recouvrer leur liberté avant l’ouverture du procès proprement dit. Au nombre des personnes placées sous mandat de dépôt, parce que n’ayant plus les moyens pour se plier à cette instruction du juge des libertés, on peut citer entre autres : Adolphe Domingo, frère de l’actuel maire de la commune de Houéyogbé, qui devrait verser une caution de 10 millions de Francs Cfa, Robert Yèhouénou, président du Mouvement des zémidjan pour un Bénin émergent (27 millions) et Omer Adjé (Plus de dix millions de Francs Cfa). Ils séjournent donc depuis hier à la prison civile de Cotonou et sont invités à comparaitre de nouveau, le vendredi 20 janvier 2017.
Libérés sous caution… interdits de voyage
L’ancien maire de Sèmè-Kpodji, Mathias Gbèdan et deux Français de l’administration Segub, Pascal Genet et Nicolas Duval, ainsi que le sieur Frédéric Béhanzin ont été purement et simplement relaxés. Le maire et son Avocat Tchiakpè ont prouvé que les taxes perçues sur les véhicules d’occasion étaient reversées à la commune de Sèmè-Podji et non à la personne de Mathias Gbèdan.
Pour ce qui concerne le reste des prévenus, plusieurs ont été libérés sous cautions et sont désormais interdits de voyage. Il s’agit notamment de Cornélie Okey, Directrice Générale de la société Fifty-Fifty qui a mis en garantie un bien immeuble d’une valeur de 850 millions. Le sieur Yaya Adéotie s’engage à verser au Trésor public un montant de 150 millions. Le Général Soumanou Oké et le Colonel Mègougnan payeront une somme de 10 millions de Francs Cfa, après que leur avocat a réussi à négocier à la baisse le montant de 20 millions réclamé par le parquet. Ils ont expliqué au juge qu’il s’agissait, pour ce qui les concerne, d’une prestation de service relative à la sécurité. Et c’est sur cette base qu’ils ont reçu des émoluments. Mais, il leur a été opposé une surfacturation en cette matière. Ils ont donc pris l’engagement de payer dans un délai d’un mois, les 10 millions retenus contre eux. Le sieur Nazaire Dossa a, quant à lui, déposé une caution de 15 millions et Marcel Alapini a dû verser 50 millions comme garantie. Les anciens directeurs Zohoun et Boko, du Centre national de sécurité routière (Cnsr) ont déposé chacun 10 millions de Francs Cfa. Voilà qui a mis un terme à cette audience spéciale sur le dossier Segub. Il faut rappeler que Dénis Oba et un autre mis en cause sont toujours introuvables. Ils n’ont jusque-là pas répondu à la convocation du parquet. Affaire à suivre.
Arnaud DOUMANHOUN