La salle bleue du palais des Congrès (Cotonou) a abrité, jeudi 17 novembre 2016, le lancement du Rapport sur le développement humain en Afrique, édition 2016. Portant sur le thème «Accélérer les progrès en faveur de l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes en Afrique», ce rapport examine les efforts faits par les pays africains sur le sujet, et les défis majeurs qui restent à relever. Il a été conjointement lancé par le gouvernement béninois représenté par une forte délégation ministérielle, et le Pnud à travers son Représentant résident et coordonnateur résident du Système des Nations unies, Siaka Coulibaly.
“En posant cet acte ce jour, le Bénin s’inscrit dans la liste de la dizaine de pays africains ayant déjà procédé au lancement officiel du Rapport sur le développement humain en Afrique édition 2016, après le lancement effectué à l’échelle du continent par l’Administrateur du PNUD Mme Helen Clark le 28 Août 2016 à Nairobi au Kenya », a confié d’entrée le Représentant résident du Pnud, Siaka Coulibaly. Et sur le thème de cette 2ème édition du Rapport, cela se justifie, selon lui, par le fait qu’ « il s’agit là d’un problème majeur et d’un obstacle considérable à la transformation structurelle, économique et sociale, laquelle demeure l’objectif de tous les pays Africains ». En effet, à l’échelle régionale et nationale, un nombre croissant de personnes admettent que l’amélioration du bien-être économique et social des femmes africaines entraîne des conséquences positives dont bénéficie la société tout entière. Pourtant, malgré ce constat, les inégalités entre les genres restent considérables. Des écarts significatifs subsistent entre les opportunités offertes aux hommes et celles dont disposent les femmes. Le Rapport indique d’ailleurs que les disparités entre les genres sur le marché du travail ont coûté à elles seules, à l’Afrique subsaharienne, environ 105 milliards de dollars en 2014. A cette allure, « les aspirations de l’Afrique en matière de développement telles que formulées dans l’agenda 2063 et dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 seront impossibles à concrétiser si la moitié de l’humanité est laissée pour compte», fait observer Siaka Coulibaly. Et c’est fort de cela, que le Rapport sur le développement humain en Afrique 2016 apporte une contribution importante au débat sur le développement concernant l'égalité des genres et l'autonomisation des femmes en Afrique. En effet, le document met en exergue cinq messages clefs sur lesquels a insisté le Représentant du Pnud au Bénin.
En venir à bout…
Premier message, « le développement humain durable ne peut être atteint du seul fait des progrès économiques et politiques, sans briser les barrières sociales». Deuxièmement, « le développement est menacé dans son existence propre lorsqu’il n’est pas fondé sur la dimension de genre » Troisième facteur sur lequel il va falloir agir est qu’ « un trop grand nombre d’Africaines restent confinées à l’extrémité inférieure de l’éventail des opportunités économiques, perpétuant ainsi le faible statut socio-économique de leur famille ». En quatrième lieu, « le coût économique de l'inégalité entre les genres est considérable en Afrique est énorme, aussi bien sur le plan humain, social et économique ». Enfin, « la mise en œuvre de l’application de la législation en vigueur est d’une importance capitale » car,la persistance des comportements discriminatoires et des normes sociales qui banalisent, voire légitiment, la violence constitue un obstacle de taille à la suppression de la violence à l’égard des femmes. C’est une évidence qu’il y a encore du travail à faire. Et pour y parvenir, nul ne sera de trop. Pour M. Coulibaly « il est impératif de forger des alliances entre les couches de la société : (gouvernements, secteur privé, organisations de la société civile (Osc), et partenaires au développement), en vue d’œuvrer de concert pour mettre en place un programme d'action commun visant à accélérer l’égalité des genres et l'autonomisation des femmes en Afrique ». Cela inclut, a-t-il ajouté, la création d’une Banque africaine d’investissement pour les femmes et l'ouverture de guichets d'investissement à l’usage des femmes dans les banques de développement nationales et régionales ; et l’engagement des institutions du secteur public et privé à mettre en œuvre un label de Certification Égalité des genres pour promouvoir les principes d’égalité des chances parmi les employés. Et le vœu du Représentant résident du Pnud est de voir le Bénin se hisser au rang des Nations qui auront accompli des progrès spectaculaires dans la réalisation de l’Objectif de Développent Durable (ODD) n° 5 qui vise notamment à « Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles » d’ici à 2030. Son souhait recevra un écho favorable de la part du gouvernement béninois dont la voix a été portée, pour la circonstance par, la ministre des Affaires sociales et sa collègue en charge de l’Enseignement supérieur ; cette dernière, qui est intervenue en lieu et place du ministre d’Etat chargé du Plan et du développement, Abdoulaye Bio Tchané. Pour l’essentiel, on retient qu’au plan national, la question préoccupe, vu son importance pour le développement. A cet effet, des initiatives ont été prises et d’autres sont prévues dans le programme d’action 2016-2017 du gouvernement du président Patrice Talon, a fait savoir la ministre Adidjatou Mathys des Affaires sociales.