Le Garde des sceaux, Ministre de la justice, de la législation et des droits de l’homme, Joseph Djogbénou, le Ministre des affaires étrangères et de la coopération, Aurélien Agbénonci, et le Ministre de la décentralisation et de la gouvernance locale, Barnabé Dassigli, étaient au Palais des gouverneurs à Porto-Novo le vendredi dernier. Ceci, pour présenter chacun le budget 2017 de son département ministériel à la Commission budgétaire de l’Assemblée nationale. Ainsi, il est à retenir que le budget du ministère de la justice est d’environ 23 milliards de Fcfa, celui du ministère des affaires étrangères est estimé à 32 milliards de Fcfa et celui du ministère de la décentralisation est de 25,8 milliards de Fcfa. Après leur audition par la Commission budgétaire, chacun de ces Ministres a expliqué à la presse parlementaire, les différents projets à exécuter l’année prochaine sans oublier les grandes innovations auxquelles le peuple béninois peut s’attendre.
(Lire ci-dessous les déclarations des Ministres Djogbénou, Agbénonci et Dassigli après leur passage devant la Commission budgétaire du Parlement)
Joseph Djogbénou, Garde des sceaux, Ministre de la justice, de la législation et des droits de l’homme
« …Vous allez observer à partir de l’année prochaine que les lieux d’incarcération seront beaucoup plus proches des lieux de jugement… »
« …Le budget a connu une augmentation substantielle. Nous étions en 2016 à un budget qui tourne autour de 14 milliards de Fcfa. Pour 2017, le budget est estimé à 23 milliards de Fcfa. Deuxièmement, dans la ventilation de ce qui est prévu en budget de fonctionnement et en budget d’investissement, nous sommes restés dans la même marge. Mais en ce qui concerne les dépenses d’investissement, nous avons connu un accroissement qui passe de 2 milliards à plus de 13 milliards de Fcfa. De ce point de vue, il y a une volonté extrêmement forte de la part du gouvernement d’accentuer ses efforts sur les investissements structurants. Ces investissements sont estimés en termes de maisons d’arrêt, de tribunaux à réfectionner, de la carte judiciaire à étendre, de matériels et de ressources en personnel à renforcer. Vous savez qu’au titre de cette année, nous allons recruter 80 auditeurs de justice. A partir de 2017 et chaque année, nous allons en recruter 40 alors que la situation actuelle nous expose à une diminution extrêmement forte du personnel Magistrat et Greffier de nos tribunaux. Ce sont les orientations les plus importantes ; des orientations qui vont dans le sens de la réaffirmation et du renforcement de l’indépendance de la justice. Nous avons été sensibles à l’attention des députés autour du sujet de la vie dans nos prisons, vie sur laquelle le gouvernement a mis en place un mécanisme de réponse. Nous avons été aussi attentifs aux observations de nos députés sur la sécurité de la justice d’une manière générale et de la sécurité du Magistrat de manière particulière. Nous avons été aussi attentifs à la préoccupation des députés sur ce qui est lié au transfert du siège du ministère à Porto-Novo. Nous allons y répondre. Vous allez observer à partir de l’année prochaine que les lieux d’incarcération seront beaucoup plus proches des lieux de jugement. Aujourd’hui, quand on juge à Savalou, il faut conduire les prisonniers à Abomey. Nous allons donc progressivement régler cette situation. Vous aurez des juridictions beaucoup plus spacieuses. Vous aurez des ressources humaines beaucoup plus présentes. Vous savez qu’il y a quelques mois, nos Cours d’appel ne fonctionnaient pas. Actuellement, avec le redéploiement des Magistrats, les Cours d’appel ont commencé par exercer les missions qui sont les leurs. Nous irons à partir de l’année prochaine, vers le renforcement de cette présence en ressources humaines. Donc, rapprocher la justice du justiciable pour que le justiciable considère que le besoin de justice est satisfait. C’est l’axe central de nos actions en 2017… »
Aurélien Agbénonci, Ministre des affaires étrangères et de la coopération
« …Nous voulons assurer le rayonnement de notre pays »
« …Il s’agit d’un budget qui reflète les nouvelles orientations de notre diplomatie et la vision qui transparait dans le programme d’actions du gouvernement. Il est aussi en légère augmentation en ce qui concerne les dépenses en capital comme pour les dépenses de fonctionnement, parce que le gouvernement veut mettre les moyens qu’il faut pour que notre diplomatie soit au service du développement de ce pays. Nous sommes à 32 milliards de Fcfa pour 2017 contre 29 milliards de Fcfa en 2016. Ce que nous voulons en faire, c’est d’assurer le rayonnement de notre pays, faire en sorte que notre pays puisse saisir toutes les opportunités qui peuvent être mises au service de son développement économique (…) Il faut financer aussi la formation parce que la diplomatie, c’est d’abord la qualité des hommes qui l’animent. J’ai été touché par le fait que les préoccupations des députés rejoignent celles qui sont les nôtres lorsque nous avons pris la maison en main ; c’est-à-dire lorsque le gouvernement du nouveau départ est arrivé aux affaires. Vous avez dans plusieurs de nos ambassades, une situation qui n’est pas acceptable, et plusieurs députés ont relevé cela. Les députés ont souhaité que nous puissions avoir des chancelleries qui sont en bon état. Les députés ont soulevé la question du retard du transfert des ressources vers nos ambassades. Nous avons un effort à faire pour le transfert des ressources pour le fonctionnement de nos ambassades. Ils ont aussi été préoccupés par la question du placement des Béninois dans les institutions internationales. Le rayonnement d’une diplomatie, c’est aussi entendre les organisations internationales, régionales et sous-régionales. Actuellement, nous devons faire des efforts dans ce sens. Cette tendance commence par se renverser, mais elle est encore timide. Mon département ministériel en a donné l’assurance à la représentation nationale. Chaque fois que nous évoquons la question du placement d’un Béninois auprès du Chef de l’Etat, il demande seulement s’il a les qualités et si c’est le cas, il nous demande de faire le maximum. Ce gouvernement ne va jamais barrer la route à un Béninois qui a la possibilité d’avoir une position dans une institution internationale (…) L’autre préoccupation de nos députés était de savoir ce que nous faisons pour valoriser l’apport de notre diaspora au développement du Bénin. Moi, j’appelle la diaspora, le 13ème département du pays. C’est le département le plus peuplé et le plus peuplée. J’ai informé les députés d’un certain nombre d’actions. Je leur ai apporté le témoignage d’évènements concrets que nous organisons et que nous allons continuer par organiser pour que non seulement la diaspora soit fière de ce pays, mais également qu’elle soit encouragée à investir ici… »
Barnabé Dassigli, Ministre de la décentralisation et de la gouvernance locale
« …Il est prévu dans le budget, la construction des 6 nouvelles préfectures et la réhabilitation des 6 autres qui existaient… »
« …Nous venons de présenter devant la représentation nationale notre budget qui s’élève à 25,8 milliards de Fcfa. Les priorités au niveau de ce budget sont nombreuses. Nous venons de rendre opérationnelles les 6 nouvelles préfectures ; ce qui porte à 12 le nombre de préfectures au Bénin. Donc, il est prévu dans le budget, la construction des 6 nouvelles préfectures et la réhabilitation des 6 autres qui existaient. Nous avons aussi prévu la construction du siège de formation pour l’administration locale. Nous avons estimé que si nous voulons voir performants nos élus locaux et communaux, nous devons renforcer régulièrement leurs capacités. Pour le faire, nous devons avoir un centre digne de ce nom et le centre sera construit dans la Commune d’Allada (…) En 2017, nous allons continuer par faire le transfert des ressources aux Communes. D’ailleurs, 52% de nos ressources sont transférées aux Communes. Les députés étaient un peu gênés en ce qui concerne le montant de notre budget qui est en baisse par rapport aux ambitions qui sont les nôtres… »
Propos recueillis par Karim Oscar ANONRIN