Le gouvernement organisera dans les prochaines semaines un recensement administratif à vocation d’identification de la population. Une opération qui reste une énième réforme de la Rupture dont les contours n’étaient pas encore maitrisés. Hier, le juriste Nourou Dine Saka Saley a souligné sur Canal 3 Bénin les éventuels avantages que pourrait offrir ledit recensement. Selon lui, les résultats de l’opération pourraient servir à la confection de nouvelles pièces d’identité. Des pièces, a-t-il précisé, qui pourraient comporter des informations complémentaires vitales. Il a cité entre autres l’adresse et le groupe sanguin qui ne figuraient pas jusque-là sur les pièces réalisées au Bénin. L’ancien Conseiller technique au Secteur privé d’Abdoulaye Bio Tchané montrera également que l’initiative pourrait permettre de réorganiser le secteur informel qui échappe au contrôle de l’Etat. Le recensement, a-t-il déclaré, pourrait faciliter l’identification et l’enregistrement des acteurs du secteur informel dans les statistiques nationales. Les données du même recensement, a-t-il poursuivi, pourraient être utilisées dans la conception et la gestion du nouveau projet Assurance pour le renforcement du capital humain (Arch). Nourou Dine Saka Saley a, par ailleurs, fait remarquer qu’il faudra faire une distinction entre le recensement lié à la Liste électorale permanente informatisée (Lépi) et la nouvelle opération qui sera lancée incessamment. Pour lui, le recensement administratif prend non seulement en compte les ressortissants béninois mais aussi les résidents béninois. Cela veut dire, a-t-il expliqué, qu’il y a des étrangers ici au Bénin qui seront intégrés dans nos statistiques. «Il faut dire que la Lépi jusque-là est destinée à des fins électorales. Le nouveau recensement est plus élargi », a-t-il insisté.
Au sujet des craintes déjà exprimées par rapport à l’exclusion de l’Institut national de la statistique et de l’analyse économique (Insae) et de l’Agence nationale de traitement (Ant), l’invité de Canal 3 Bénin a fait savoir que rien ne montre que les deux structures seront écartées du processus. Il rassurera : « Je doute fort que ceux qui ont la spécialité et l’expérience de ces genres d’opération soient écartés de facto (…) Il aurait été pragmatique de fédérer tout ce que nous avons comme forces dans cette opération ». Il a soutenu que l’opération devrait être conduite selon les dispositions de la loi sur les données à caractère personnel. Elle sera donc à priori sécurisée. Nourou Dine Saka Saley a néanmoins quelques appréhensions : «J’espère que le gouvernement ne va pas externaliser cette opération, auquel cas ce serait en contradiction avec les dispositions de la loi portant sur les données à caractère personnel qui exige une certaine confidentialité. Sous-traiter cette opération à un privé national ou étranger peut avoir des risques de fuite des données biométriques».
A.S