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Opérations de déguerpissement:Le gouvernement annonce des corrections, et maintient la date
Publié le jeudi 24 novembre 2016  |  ActuBenin




Le ministre du Cadre de vie, José Didier Tonato, le préfet du Littoral, Modeste Toboula, et le deuxième adjoint au maire de la ville de Cotonou, Augustin Houessinon, étaient face à la presse, hier mercredi 23 novembre 2016. Le plat de résistance, porte sur les opérations de libération du domaine public annoncées pour le 2 janvier 2017.
Les bruits de fond montent, les regards se crispent, les opérations de déguerpissement prévues pour le 02 janvier prochain focalisent les attentions. Mais en réalité, le gouvernement et la préfecture ont-ils vraiment intérêt à détruire les investissements des populations ? La démarche des conférenciers est explicative.
Pour José Tonato, il n’existe aucune intention de faire du tort aux pourvoyeurs de l’économie nationale. « Nous n’avons aucun intérêt à démolir le tissu économique. C’est pour cela que depuis la décision du gouvernement en juin, nous avons accordé 6 mois pour informer et sensibiliser les populations », a-t-il déclaré. Pour l’autorité, la phase de sensibilisation devra s’intensifier avec une prochaine descente. « La semaine prochaine au plus tard, nous allons retourner sur le terrain pour discuter avec les populations. Elles comprennent le bien-fondé, sauf qu’elles disent que le moment n’est pas propice. Maintenant, c’est quand le moment propice ? La commission quant à elle est toujours disponible pour toute proposition », a fait savoir l’autorité. A la suite des opérations de marquage, certaines installations fruits d’investissements du contribuable ont été marquées. Qu’en sera-t-il de ces édifices ? Pour José Tonato, l’intervention se fera de façon méthodique en tenant compte des spécificités, mais aussi en préservant les investissements et les emplois. Toujours par rapport au marquage, le ministre du Cadre de vie a fait savoir qu’il s’agit d’une première opération qui sera corrigée par les unités spécialisées. « Les marquages ont été faites par des jeunes formés en quelques semaines. C’est normal qu’il puisse y avoir des erreurs par endroits. Les techniciens descendront très bientôt sur le terrain afin de corriger toutes les imperfections qui se sont introduites », a-t-il fait savoir. Autant de mesures flexibles introduites pour sensibiliser et corriger les erreurs, mais la date du 2 janvier ne sera pas extensible. L’autorité a été péremptoire. Il n’y aura pas vraiment de concession par rapport à l’occupation anarchique du domaine public.

Qui doit-être vraiment dégagé ?

Pour le ministre du Cadre de vie, aucune ville au monde n’enregistre cette forme d’anarchie notée à Cotonou. « Nos villes sont en perte de vitalité. Notre cadre de vie est dégradé et manque d’attractivité. L’occupation anarchique des trottoirs et terre-pleins centraux, l’encombrement de la circulation, la paralysie de la mobilité, l’insalubrité, les risques d’accident, bref, la laideur de la ville », a-t-il fait savoir. Pour le Ministre, « il faut désormais que chacun rentre chez lui ». L’occupation anarchique des trottoirs, affirme-t-il, est en priorité le fait des propriétaires situés aux abords des grandes artères. « Les boutiques doivent être à l’intérieur des parcelles. On ne les ouvre pas sur les grandes rues. Mais ici, c’est ce qu’on constate. Non seulement on occupe les devantures en érigeant les boutiques, mais aussi on occupe le reste de l’espace avec les pousse-pousse et les articles. Tout ceci doit être dégagé », a fait savoir l’autorité.

Qu’en sera-t-il de la relocalisation ?

Le grand plaidoyer des populations menacées de déguerpissement est justement leur relocalisation. Où vont-elles être transférées ? Pour le ministre, cette préoccupation à deux variantes. « Il faudra distinguer ceux qui sont propriétaires et ont loué des boutiques qui occupent les espaces publics des autres. Pour les premiers, on ne pourra rien pour eux. Ils n’auront qu’à construire leur boutique à l’intérieur. Pour les autres, on recherchera un cadre qui va les accueillir », a-t-il fait savoir. Après la libération du domaine public, qu’est-ce qui est vraiment prévu pour rendre viable Cotonou ? Pour Josée Tonato, le plan d’aménagement de Cotonou en gestation fera d’elle une ville belle et attractive. Les villes concernées par les opérations de déguerpissement sont Cotonou, Porto-Novo, Parakou, Abomey-Calavi, Sème-Podji, Ouidah, Abomey et Bohicon.

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Déguerpissement des espaces publics : quels avantages ?

Le déguerpissement des espaces publics est une décision prise par le gouvernement le 15 juin 2016. A ce jour, la phase de marquage démarrée depuis deux semaines est pratiquement terminée. Pour Yvonne AdjoviBocco, Conseillère technique au ministère du Cadre de vie, c’est la phase de supervision qui va suivre pour valider le marquage, et rectifier là où il y a quelques petites erreurs. A l’en croire, c’est toute la population béninoise qui sera satisfaite au terme de cette opération, puisqu’il y aura désormais des villes qui respirent. « La ville qui respire est une ville durable où nos enfants ne seront plus victimes d’accidents, où nos concitoyens n’auront plus à faire face à plus d’inondation, parce que nous allons vers une économie du tourisme. Il n’y a pas de raison pour que le Bénin manque ce rendez-vous. Donc, nous serons tous contents à la fin », a-t-elle affirmé. Tout en déclarant que cette opération permettra également de sécuriser le bien public, elle a invité les uns et les autres à libérer spontanément ces espaces publics, parce que c’est de cela qu’il s’agit. « L’objectif n’est pas de dégager les gens. L’objectif est de les amener à dégager de leur propre chef », a-t-elle ajouté. Rappelons que cette décision gouvernementale qui s’étend à d’autres villes du Bénin est conjointement suivie par les ministères, les préfectures, et les mairies.

Léonce Adjévi
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