Avec la saisine successive de drogue depuis quelques jours, l’image du Port de Cotonou a pris un sacré coup. D’ailleurs, on pensait qu’avec la fin de la polémique liée à CajafComon, le calme reviendrait après toutes les accusations contre le régime. Mais avec la nouvelle saisine de drogue, la thèse du complot s’écarte et il est à craindre que Cotonou ne devienne définitivement une plaque tournante du trafic du produit prohibé.
Dans l’intervalle de 3 semaines, les autorités portuaires ont mis la main sur deux importantes quantités de cocaïne. Dans le premier cas, il y a quelques jours, l’emballement politique et médiatique qui s’en est suivi, lié, en partie à la personnalité du patron des patrons béninois, avait failli faire noyer le poisson. On est passé à côté de l’essentiel. Plutôt que de se concentrer sur la recrudescence de cette ignoble pratique et ses dommages collatéraux, on s’est appesanti à tort, sur l’aspect politique. Mais, ironie du sort, de 18kg, on est passé à la cinquantaine trois semaines après. Pire, comme dans le premier cas, la nouvelle cargaison est en provenance du Brésil. Selon le Procureur de la République dans son point de presse, c’est dans un conteneur unique venant de ce pays d’Amérique latine que la drogue a été entreposée. Comme il y a trois semaines, ce n’était que deux conteneurs venant de ce même pays. C’est apparemment une stratégie bien huilée. Mais, une stratégie que la Dsld a fini par maitriser. C’est pour cela que la cargaison n’a pas échappé aux forces de l’ordre. La Dsld, faut-il le rappeler d’ailleurs, est partie prenante de l’Unité mixte de contrôle des conteneurs (Umcc) et travaille en parfaite intelligence avec les autres composantes du Port de Cotonou. De par ses missions régaliennes, ce n’est pas surprenant qu’elle obtienne des renseignements, soit sur-place ici, soit venant de l’extérieur; et qu’elle les reverse aux autres composantes de l’Umcc pour les besoins de recherche de produits prohibés. On ne peut que saluer la pro activité des renseignements, ainsi que la parfaite symbiose entre les différentes unités œuvrant pour la sécurité du Pac. Cette nouvelle prise, dans des conditions quasi identiques à la première faut-il le souligner, amène les spécialistes à conclure que certains opérateurs économiques entendent faire du port de Cotonou, une plaque tournante du trafic de drogue. De plus en plus donc, on se rend compte que Cotonou est sous l’emprise des trafiquants, ce qui ternit l’image du pays. Au regard de tout ceci, faut-il trouver le diable dans la maison des nouvelles autorités, ou le rechercher ailleurs ?
Abdourhamane Touré