La décision du Dg/Douane rétablit l’équilibre entre les acteurs du secteur de l’agroalimentaire
Il ne jouira plus de ce privilège qui lui avait été concédé il y a quelques années. Le roi de la volaille, Sébastien Ajavon est désormais considéré comme un importateur ordinaire et devra fonctionner exactement comme ses concurrents.
Le régime de la Rupture a supprimé ce traitement de faveur qui a toujours été perçu par les acteurs du domaine comme une discrimination. Désormais, tous jouissent d’un même traitement par rapport aux formalités au Port. Djeffa ne survivra donc pas à la Rupture qui a dû corriger ce déséquilibre. Loin de voir une forme d’acharnement, cette décision vise à corriger sensiblement cette inégalité nourrie et mettre tous les acteurs au même niveau. En effet, la création du terminal de Djèffa n’était pas née aux débuts de la carrière du roi de la volaille. Sébastien Ajavon s’en sortait d’ailleurs relativement bien avant ce traitement de faveur accordé par le régime de Yayi en 2011. Cette décision était d’ailleurs une stratégie du ‘’fin politique’’ Yayi Boni pour se racheter auprès de l’homme d’affaires. La perche tendue en son temps a arrangé les deux acteurs qui étaient tous deux dans une même dynamique donnée. Après 5 années de jouissance, le contexte a changé. Yayi Boni a laissé son fauteuil à Patrice Talon qui pense certainement que cette formule n’est pas la plus appropriée. Autres temps, autre mœurs. Sébastien Ajavon devra reprendre son ancienne vie qui lui allait tout aussi bien comme une paire de gant. Il n’y a donc pas fondamentalement d’acharnement particulier. Il s’agit juste d’une inégalité qui a été corrigée. Le tout puissant candidat malheureux à l’élection présidentielle ne trouvera pas vraiment de mal à cela s’il veut être honnête. Un traitement de faveur n’est pas un droit. Sébastien Ajavon devra comprendre que 5 ans de faveur n’est pas inutile. Lorsqu’on a un privilège, on a envie d’en jouir indéfiniment. C’est le propre de l’homme et on ne saurait faire le procès de l’homme d’affaires. Il faut juste qu’il comprenne que toute chose a une fin. La fin de Djeffa sera certainement le début d’une autre opportunité au Bénin ou dans la sous-région.
Abdourhamane Touré