72 heures de débrayage dans le secteur judiciaire et ce, du mardi 22 au jeudi 24 novembre 2016. Premier mouvement de grève des magistrats depuis bientôt 8 mois que le gouvernement du Nouveau départ ou de la Rupture s’est installé, c’était aussi le premier test pour Michel Adjaka, président de l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab). En effet, qu’il vous souvienne que dans notre parution du jeudi 29 septembre 2016 au sujet de l’article « Recrutement non consensuel prochain de 80 auditeurs de justice : Risque d’épreuve de force entre Talon et l’Unamab », nous nous interrogions en ces termes : « Que peut Adjaka seul? ». Préoccupation légitime puisqu’en son temps le président de l’Unamab avait menacé qu’il ne tolérera pas une magistrature «poubelle». Ayant ainsi annoncé les couleurs, beaucoup s’interrogeaient sur l’efficacité du nouvel engagement du président de l’Unamab surtout qu’il se retrouve esseulé ; plusieurs membres de l’Unamab ayant été promus lors des derniers redéploiements dans la maison Justice. Ces syndiqués de Michel Adjaka désormais dans « les bonnes grâces » du pouvoir Talon, accepteraient-ils afficher leur position en se pliant à un quelconque mot d’ordre de leur président ? L’inquiétude était pourtant là. Mais avec cette grève de 72h, largement suivie, il y a de quoi reconnaître que la situation n’a pas totalement échappé au Juge Adjaka. Il continue d’avoir les cartes en main même si d’aucuns diraient qu’il ne pouvait en être autrement étant donné qu’il s’agit de revendications pécuniaires. Mais dans le même temps ; c’est Michel Adjaka et son Bureau qui en sortent ragaillardis parce qu’ils ont réussi à défier le gouvernement en mettant à exécution leur menace. En sera-t-il encore le cas dans d’autres appels à la grève, les prochaines semaines ou mois ? On attendra de mieux apprécier si le Général a effectivement une troupe fidèle à lui.
J.B.