COP 22 de Marrakech, c’est désormais du passé. Loin de marquer une nette différence en termes de décisions prises vis-à-vis de celle l’ayant précédée, c’est plutôt dans un esprit de prolongement des débats de la COP 21 que s’est déroulée l’assemblée des 197 délégations au Maroc. Maintenir un certain nombre de promesses issues de la COP 21, faisait manifestement partie des objectifs. Ce qui n’a pas empêché tout de même de faire quelques avancées. Le journaliste Alain Tossounon, spécialiste des questions de l’environnement revient ici sur les décisions de la dernière COP et le rôle des médias.
(Par Venance TONONGBE)
Décisions : «les pays développés reportent les décisions à plus tard»
La question de la mise en œuvre des accords de Paris lors de la COP 21 était l’un des points de relief des discutions de la COP 22. « La diplomatie climatique diffère la mise en en œuvre des accords de Paris lors de la COP 21 à 2018 », a affirmé le spécialiste. Il justifie : « les gouvernements ont fixé l’échéance de 2018 pour finir le règlement d’opérationnalisation de l’accord de Paris de manière à assurer confiance, coopérions et succès au cours des années à venir ».
Autre décision : un accord sur le financement c’est-à-dire le respect de l’engagement des 100 milliards de dollars d’ici à 2020 pour soutenir les pays vulnérables tel que le Bénin pour faire face aux impacts du changement climatique. A propos de ces 100 milliards de dollars à dégager d’ici à 2020, Alain Tossounon a précisé que les pays donateurs ont retenu à l’issue du sommet de la COP 22, que seuls 20% des milliards annoncés seront destinés au financement de l’adaptation des populations vulnérables face aux changements climatiques.
Responsabilité des medias : « j’appelle les femmes et hommes des médias à jouer un rôle de veille et d’éveil sur les enjeux, les défis et les projets mis en œuvre en matière de changement climatique. »
Le journaliste invite ses confrères à jouer un rôle de ‘’ veille par rapport aux gouvernants qui prennent un certains nombres d’engagement et qui doivent les mettre en œuvre’’. De façon concrète, il souhaite que les journalistes béninois prennent connaissance des engagements pris par l’Etat Béninois lors de ses différents COP et evaluent la mise en application de ces engagements et leurs impacts sur les différents secteurs d’activités des populations.
A l’endroit de ces populations, il plaide pour que les professionnels des médias jouent ’’ un rôle d’éveil’’. « Nous ne pouvons plus vivre comme nous vivions avant. Nous ne pouvons pas continuer de couper des arbres, nous devons mieux gérer nos déchets. D’où il faut travailler à éduquer nos populations par rapports à ces changement », a lancé le spécialiste. Pour lui, les medias doivent aider les populations à comprendre que les temps ont changement et les aider à s’adapter. Toutefois, il a lancé un appel pressant à l’endroit les gouvernants qui ont l’obligation d’accompagner les médias locaux qui ont des moyens très limités comparativement à la presse internationale. « Il n’est plus possible d’exclure les journalistes des délégations gouvernementales lors des différents sommets consacrés aux questions des changements climatiques », a-t-il soutenu.