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Politique nationale : La Rupture règle ses comptes
Publié le mercredi 30 novembre 2016  |  Matin libre
Komi
© aCotonou.com par DR
Komi Koutche, ministre des finances et Lehady Soglo maire de Cotonou




Qu'on le veuille ou non, le gouvernement de la Rupture est en train de faire ou de connaître ses premières victimes. En tout cas, loin d'être péremptoire, c'est une évidence que sous la gouvernance actuelle, des fils du pays subissent, d'une manière ou d'une autre, les pires moments de leur vie. Et, quand on questionne l'Histoire, une lecture croisée des faits tel que ça se passe depuis le 6 avril 2016, avec la position ou l'influence qu'aurait eu certains acteurs, à un moment donné, vis-à-vis des actuels dirigeants du pays, laisserait arpenter la piste de l' acharnement voire d'un règlement de compte. Partant, il n'est pas exclu que la liste s'étende à d'autres figures. Lesquelles? Et par rapport à quoi? Eléments d'analyse...

Giles Sodonon

Secret de polichinelle, ce magistrat est l'une des premières victimes du régime en place. Qu'il vous souvienne, Gilles Sodonon était Procureur général au moment des dossiers tentative d’empoisonnement et de coup d’Etat. Juste avant la fin de son second et dernier mandat à la tête du pays, l'ancien chef de l'Etat, Yayi Boni, l’a nommé pour représenter le Bénin à la Cour de l’Uemoa. Mais c’est sans compter avec l’engagement du nouveau régime à remettre en cause tout ce qui a été fait durant ces cinq dernières années. Ainsi, dès avril 2016, la désignation du Juge en conseil des ministres, a été purement et simplement annulée. On pourrait se demander: quel autre événement désagréable attend ce praticien du droit sous le ciel de la Rupture.

Rufin Nansounon

Ancien ministre de l’Économie maritime puis de l’Agriculture, Rufin Nansounon reste un soutien fidèle et loyal de l'ancien président Yayi Boni dans la région de l’Alibori. Il est considéré comme le principal acteur des performances électorales de Lionel Zinsou à Banikoara mais également de la vaste superficie emblavée dans cette commune qualifiée de grenier du coton. Courant septembre – octobre, il a été déjà convoqué par la Brigade économique et financière (BEF), où il a été gardé assis de 8h à 16h. N’est-ce pas les premiers signaux de sa mésaventure prochaine avec l'actuel pouvoir ?

Gustave Sonon

A l'instar d’autres anciens ministres, Gustave Sonon fait partie de ceux qui ont laissé des traces de leur passage dans le gouvernement Yayi. Alors ministre des Travaux publics, son dévouement et sa disponibilité ont permis au régime défunt, vers la fin, de lancer et booster plusieurs travaux d'infrastructures. Grâce à lui, l'ancien chef de l'Etat Yayi Boni peut se targuer d’avoir eu un bilan dans le domaine des infrastructures routières sans occulter qu'à un moment donné, il a eu à maîtriser l'électorat de la région Zakpota au profit de la Mouvance présidentielle. Fort de cela, il est aussi dans l'œil du cyclone.

Issa Salifou, Saley

Opérateur économique et chef de parti politique, il est reproché à cet élu du peuple de n'avoir pas, à ce jour, donné une orientation claire de sa ligne politique. Au regard des signaux, il aurait maintes fois dit à ses proches et collaborateurs " si vous apprenez un jour qu'on me cite dans une affaire, ne soyez pas surpris..." c’est dire donc que l’homme sait qu’il ne fait pas partie des privilégiés du nouveau système, et il en prend acte. Ce qui fait que désormais, même quand il est au pays, il se fait rare.

Sébastien Germain Ajavon

Ce n'était pas la lune de miel entre l'actuel locataire de la Marina et lui. En témoigne cette rumeur répandue dans l'opinion lors de la récente présidentielle, faisant croire qu'il s'était présenté comme "le plan B " de l'ancien chef de l'Etat, Yayi Boni. Soutien de taille, au finish, à l'élection de Patrice Talon, il aura été la deuxième grosse victime sous la Rupture avec cette affaire de découverte de cocaïne dans ses containers au Port, et les différentes mesures successives prises contre ses sociétés depuis lors. A quelle sauce sera-t-il, au finish, mangé pour les quatre ans restants? Wait and see.

Eric Houndété

Au moment où il était question que l’alliance Union fait la Nation (Un) porte une candidature à l’externe, Eric Houndété a tenu à aller jusqu’au bout de ses ambitions, et ce contre vents et marées. Mieux, il s’est désolidarisé du mot d’ordre de sa famille politique, qui a opté pour du "tout sauf Lionel Zinsou, le candidat des Fcbe ou de Yayi Boni". Il n'en fallait pas plus pour s'attirer la colère des dirigeants actuels du pays. Seulement, n’ayant pas participé à la gestion du pouvoir ces dix dernières années et fort de son statut de premier vice-président de l’Assemblée nationale, on se demande quelle forme pourrait bien prendre l’envie de lui régler des comptes.

Didier Aplogan et Lambert Koty

Ancien ministre Yayi Boni, Didier Aplogan pourrait payer cher sa fidélité à l'ancien chef de l'Etat pour n'avoir pas été solidaire de Patrice Talon entre 2012 et 2016; c'est-à-dire à l'époque où le torchon brûlait entre les deux hommes. D’ailleurs, un indice fort et significatif, comment comprendre que malgré leur grande amitié, Talon ne lui a jamais passé le moindre message pour lui dire par exemple qu'il serait candidat en 2016. C’est dire qu’il y a longtemps que le chantre du Nouveau départ a déjà fait son opinion sur la personne de Didier Aplogan quannd bien même ce dernier a pesé dans la campagne de communication à la présidentielle de Pascal Irénée Koupaki, aujourd'hui au gouvernement. L'ancien ministre des Transports, Lambert Koty qui a aussi mouillé le maillot pour Koupaki, est dans le même cas que son ancien collègue des Sports, Didier Aplogan.

Komi Koutché

Les griefs contre l'ancien jeune argentier national sont multiples et multiformes. Autant on lui en veut pour avoir été "le bon petit" de l'ancien président Yayi Boni, qui lui a d'ailleurs confié différents rôle dans la gestion du pays, autant il lui est fait le procès d'avoir été le cuisinier en chef et la tour de contrôle de la candidature de Lionel Zinsou. L'impressionnante artillerie lourde déployée sur le terrain, à cet effet par le natif de Bantè qui a transformé les Collines en une citadelle imprenable, n'a pas été du goût de ses détracteurs. Depuis l'annulation par le régime Talon, des concours d'entrée de 2015 dans la Fonction publique, il n'est pas de jour qu'on ne fouine pour lui coller à la peau une affaire qui pourrait l'ébranler. Jusqu'à quand Komi Koutché restera-t-il impertubable sous la Rupture? Seul le temps donnera raison à chacune des parties.

Hervé Guèdègbé

Hervé Guèdègbé est le secrétaire exécutif de l’Arcep, cette structure de régulation dissoute. Il a reçu une mission d'audit de plus de 60 jours au début du régime, après avoir subi des pressions visant à l'emmener à livrer des dossiers sur ses anciens patrons. Et comme il a résisté, il est devenu gênant, un élément à abattre. Est-il toujours l'une des cibles visées? De toutes les façons, comme certaines langues se plaisent à le dire, son patronyme pourrait jouer en sa faveur.

Léhady Soglo, Luc Atropo, Barthélémy Kassa, Séverin Adjovi, Loth Houénou, Léonce Houngbadji

Avec des fortunes diverses, ils sont dans le viseur de la Rupture. Leur péché commun, c’est de n’avoir pas soutenu le chantre de la Rupture. Léhady Soglo et Luc Atropo, président et secrétaire général de la Renaissance du Bénin ont résisté à l’appel de pied du candidat Patrice Talon, aujourd’hui président de la République. Pis, le choix porté sur le candidat de Yayi Boni est le crime pour lequel, aucun traitement de faveur ne leur sera réservé. Déjà, ils sont en difficulté dans leurs fiefs respectifs et la Rupture n’aura que du plaisir à leur asséner le coup de grâce au moment opportun. Dans le même lot, Barthélémy Kassa pour le rôle de 1er plan qu’il a joué aux côtés de l’ancien chef d’Etat. Si Boni est autant adulé encore aujourd’hui dans le septentrion, Barthélémy Kassa en est pour beaucoup. La volonté de Patrice Talon de briser cette image se heurte à la popularité de l’homme dans cette région du pays malgré l’affaire Ppea II. Le malheur du maire de Ouidah Séverin Adjovi est de soutenir Sébastien Ajavon au détriment du fils du terroir. Dans les tractations, il lui est reproché de fixer la barre très haute. Cela est-il vrai ou non ? Ce qui est certain, c’est que Séverin Adjovi n’est pas en état de grâce sous la Rupture et la grogne est déjà visible au sein du conseil communal de Ouidah. Parviendront-ils à lui arracher son fauteuil de maire ? Les jours à venir réservent des surprises.

Pour Loth Houénou et Léonce Houngbadji, outre leur soutien à un candidat autre que Patrice Talon, ils se sont inscrits dans le rôle d’empêcheurs de tourner en rond. Ils ne ratent aucune occasion pour vitrioler le régime de la Rupture. Cette audace et cette liberté de ton n’est du goût de certains barrons du régime, réfractaires à la contradiction. Tout comme les autres, ils sont également dans l’œil du Cyclone.
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