Par Roméo TOSSOU, 5 décembre 2016 à 03:25 | 18 lectures
Réunis à la salle bleue du palais des congrès de Cotonou ce samedi 3 décembre 2016, l’alliance Force Cauris pour un Bénin Emergent ( Fcbe) a défini une ligne claire à sa nouvelle politique. Cette alliance veut assumer son destin.
Ce quatrième conseil s’est déroulé autour du thème « quelle forme d’organisation de l’Alliance Fcbe pour une meilleure contribution au renforcement de la démocratie ? » et a connu la présence de plusieurs autres partis politiques invités pour la circonstance à la cérémonie officielle d’ouverture.
Au nombre des messages de soutien apportés par ces derniers, le secrétaire général du Parti du renouveau démocratique (Prd), monsieur Fagbémi Wabi a conseillé aux Fcbe d’assumer leur destinée comme ce fut leur cas au régime Yayi les dix dernières années. En d’autres mots, les Fcbe doivent animer la vie politique nationale en qualité d’opposant au régime dit de la Rupture ou du Nouveau départ. Une opposition constructive a ajouté le représentant de la délégation Prd.
Pour la Renaissance du Bénin (Rb), la patrie a besoin de tous ses fils pour se développer autrement, c’est dans la diversité d’opinion qu’on pourra construire le Bénin indique monsieur Richard Soglo, représentant la délégation Rb à ce conseil. Après avoir décerné un satisfécit à l’organisation de ce quatrième conseil, l’invité a souhaité pour finir plein succès aux travaux.
Pour le président du Parti pour la Libération du Peuple (Plp), toutes les forces de l’opposition doivent mettre fin à leur mutisme et donc dénoncer ce qu’il appelle les dérives du pouvoir Talon. Pour monsieur Léonce Houngbadji, président de ce parti, rien ne doit arrêter ni faire peur aux défenseurs des acquis du peuple béninois. Alors, anciens députés ou en exercice, anciens ministres, militants et militantes de l’Alliance Fcbe reviennent ainsi devant la scène politique. Contrairement à ceux qui ont prédit leur disparition une fois les élections perdues, cette famille politique sort de l’ornière pour défendre non seulement les acquis sociaux et économique des dix dernières années et entend œuvrer pour une bonne gestion des biens de l’Etat sous le régime actuel. En d’autres mots, ils veulent être la première force politique d’opposition, une opposition constructive, dira-t-on. Lire plutôt le discours d’ouverture de ce quatrième conseil des Fcbe et les décisions finales.
DISCOURS D’OUVERTURE DU CONSEIL NATIONAL DE L’ALLIANCE FCBE
PAR LE COORDONNATEUR NATIONAL
COTONOU PALAIS DES CONGRES, LE 03 DECEMBRE 2016
Mesdames et messieurs les membres de la Coordination Nationale ;
Mesdames et messieurs les invités au présent conseil national ;
Honorables députés à l’Assemblée Nationale ;
Militantes et militants de l’Alliance FCBE ;
Mesdames et messieurs.
C’est avec un grand plaisir que je voudrais, au nom de la Coordination Nationale de l’Alliance FCBE, souhaiter à vous tous ici présents, la bienvenue à cette assise de l’Alliance Forces Cauris pour un Bénin Emergent FCBE.
Le second tour de l’élection présidentielle de 2016 a impulsé un tournant dans la vie politique de notre pays. Dès lors, la question qui se pose à nous est celle-ci : comment notre Alliance doit-elle négocier le tournant avec l’alternance intervenue au sommet de l’Etat le 06 avril 2016 ? Le présent Conseil National est convoqué pour approfondir cette préoccupation essentielle dans la vie de notre alliance. C’est pourquoi elle a choisi de débattre du thème suivant : « quelle forme d’organisation de l’Alliance FCBE pour une meilleure contribution au renforcement de la démocratie ? » C’est dire que l’Alliance FCBE n’est pas finie, elle vit et elle vivra encore longtemps.
Militantes et militants de l’Alliance FCBE,
Mesdames et messieurs,
Notre Conseil National se tient dans un contexte international secoué par une crise économique profonde ayant pris la forme d’une crise sociale, politique et morale. On constate, en effet, presque partout dans le monde, le ralentissement de l’activité économique, le chômage des jeunes, le repli identitaire, la montée des extrémismes et du terrorisme. Ça et là, les populations rejettent le conventionnellement admis, surprennent et laissent pantois les analystes les plus fins et adoptent des positions qui prouvent qu’elles sont prêtes à tout expérimenter pour se frayer un chemin vers la résolution de leurs problèmes de développement.
Les faits attestent de cette analyse au quotidien. Mais, certains actes saillants illustrent mieux notre propos. Nous pouvons citer le BREXIT, l’élection aux Etats-Unis, la montée de l’extrême droite en Europe et de l’extrémisme religieux un peu partout dans le monde, notamment en Afrique.
Au plan organisationnel, les partis politiques subissent le contre coup de cette nouvelle situation et connaissent une profonde crise des valeurs. Les peuples ne font plus confiance à ces organisations minées, de plus en plus par la corruption dès qu’elles ont une parcelle de pouvoir. Il se pose alors, au plan international, la question importante de la forme d’organisation la plus adaptée aux aspirations des peuples à la liberté et au progrès. Signalons en passant que le formidable développement des technologies de l’information et de la communication a mis à l’ordre du jour une forme d’organisation d’une redoutable efficacité. L’un des premiers effets visibles à grande échelle de cette organisation a été la manifestation des « indignés » pendant la crise des subprimes, en Europe, aux USA et en Afrique. Les indignés ont fait une critique profonde de l’organisation actuelle de la société et l’ont remise en cause jusque dans ses fondements. Cette mobilisation traduit l’aspiration des peuples à un nouvel ordre mondial plus humain et plus juste.
Au Bénin, le peuple aspirait au changement en 2016. C’est ainsi qu’il s’est jeté dans les bras de ceux qui, utilisant les réseaux sociaux, mettaient en exergue le moindre défaut du pouvoir d’alors, inventaient même le mal partout et, pour finir, adoptèrent les mots d’ordre de Rupture et de Nouveau Départ qui faisaient mieux rêver que celui de la continuité même si le bilan est tout simplement formidable. Il faut dire aussi que nos adversaires ont été aidés dans leur mission de sape par ceux qui, en notre sein, connaissent nos faiblesses et les ont rejoints. Certains de ceux-là se retrouvent d’ailleurs dans le pouvoir de la rupture. On comprend dès lors le caractère sélectif des audits et leur concentration sur des périodes ciblées, un délit d’initié en quelque sorte.
Nous aurons à faire le bilan du parcourt de notre alliance depuis sa refondation les 18 et 19 octobre 2008 car nous devons apprendre à nous regarder nous-mêmes de l’intérieur si nous voulons construire du beau et du solide pour l’avenir. Il ne s’agit pas de rougir du bilan du Dr Boni YAYI. Il est très grand. Il s’agit de replacer ce bilan dans son contexte d’œuvre humaine et d’en examiner les défauts sans complaisance pour en cerner les causes et pouvoir les dépasser. C’est seulement à ce prix que nous pouvons édifier une organisation politique basée sur la conviction et le militantisme au service de notre chère patrie, le Bénin.
Le peuple béninois a porté au pouvoir en avril 2016 pour une équipe qui, en quelques mois, a montré son vrai visage. Sa gestion est caractérisée par :
1- L’accaparement de tous les leviers essentiels de l’économie nationale par une minorité d’hommes d’affaires au mépris des lois et textes en vigueur ;
2- l’utilisation à grande échelle du partenariat public privé avec la violation flagrante du Code des Marchés publics et l’attribution des marchés à des sociétés privées proches essentiellement du pouvoir ;
3- la remise en cause des libertés publiques et des acquis démocratiques issus de la Conférence Nationale de février 1990 ;
4- l’absence criarde d’une politique sociale en faveur du peuple ;
5- la suppression des acquis sociaux des travailleurs et des mesures prises en faveur de l’autonomisation des femmes et des jeunes.
Voilà quelques aspects de la gestion du pouvoir sous la Rupture. A regarder de près, le peuple béninois s’est laissé duper par le mot d’ordre de rupture et de nouveau départ sans un contenu précis et clair et qui s’est traduit par des suspensions d’agents, des suppressions d’emplois, des destructions de structures administratives, la mise au chômage massif de jeunes le tout dans une opacité totale dénommée normo-communication.
Mais, il faut avoir le courage de reconnaitre que l’arrivée au pouvoir des personnalités indépendantes résulte de l’incapacité des partis politiques à proposer à notre peuple, une vision une vision claire et débarrassée des calculs partisans. N’étant pas rassurés par une classe politique divisée et avide de gain facile, les Béninois se tournent vers des hommes nouveaux, fussent-ils des candidats indépendants et échangent leurs voix pour de l’argent. C’est une faiblesse de notre démocratie.
Militantes et militants,
Chers invités,
Sur la base de l’expérience acquise et en tenant compte du grand nombre de Béninois croient en nous, nous pouvons et devons consolider notre organisation politique. C’est extrêmement important pour la vitalité de notre démocratie. Mais, vous êtes très nombreux à la base encore attachés aux idéaux de notre Alliance. Vous rêvez d’une organisation politique forte. Il ne tient qu’à vous de faire de notre organisation, un instrument de combat pour la réalisation de nos objectifs et de nos aspirations profondes à plus de justice, d’équité, de progrès et de paix. Je sais aussi que malgré les coups que vous recevez, votre détermination et votre foi en un avenir meilleur pour notre pays restent intactes. Armés de cette détermination et de cette foi, je suis je suis convaincu que vous ferez encore de grandes œuvres en vue de l’édification d’une organisation politique bien implantée et forte, capable de jouer un rôle de premier plan sur l’échiquier politique dans notre pays.
C’est confiant que cet objectif alimentera vos réflexions et que nous parviendrons à des résolutions pertinentes pour des décisions hardies, que je déclare ouvert le présent conseil national FCBE, ce jour samedi 03 décembre 2016.
En avant pour une Alliance FCBE forte !
Vive la démocratie béninoise !
Vive le Bénin !
Je vous remercie !
DECLARATION DE L’ALLIANCE FCBE
SUR LA SITUATION POLITIQUE NATIONALE
Conformément aux dispositions statutaires, l’Alliance FCBE s’est réunie en Conseil National ce jour, samedi 03 décembre 2016.
Examinant la situation politique nationale depuis le 06 avril 2016, l’Alliance FCBE a renouvelé son admiration au peuple béninois pour l’alternance démocratique intervenue à l’issue des élections pacifiques de mars 2016.
Appréciant la gouvernance politique et administrative actuelle l’Alliance se félicite de :
- l’opérationnalisation des douze (12) départements par la désignation des Chefs-lieux et la nomination des 12 préfets,
- l’initiative du gouvernement d’engager des réformes politiques et institutionnelles
Toutefois, l’Alliance FCBE reste fortement préoccupée par :
- la suppression ou l’annulation des actes administratifs conférant des avantages sociaux aux travailleurs ;
- les mesures de restrictions des périmètres de compétences administratives de l’État dans certains secteurs par la liquidation de certaines entreprises dont la SONAPRA, l’ONASA, l’ONS, etc. avec le risque de perte d’emplois ;
- l’incapacité du gouvernement à trouver une thérapie adéquate face à la dégradation de la situation économique érodant considérablement le pouvoir d’achat des ménages
- les mesures hypothéquant de façon inquiétante les libertés individuelles et publiques
Au regard de tout ce qui précède, l’Alliance FCBE recommande au gouvernement de :
- prendre davantage en compte la dimension humaine et sociale dans son programme de développement ;
- d’agir avec discernement dans l’implication du secteur privé dans la mise en œuvre de sa politique de développement.
En conclusion, l’Alliance FCBE désapprouve la gouvernance du régime de la rupture telle menée actuellement. Elle lance un appel à toutes les forces politiques partageant la même vision à se joindre à elle pour constituer une force de propositions constructives en vue redonner espoir espérance à notre peuple.
Enfin, le Conseil invite les militants et les militantes à se mobiliser pour faire du prochain Congrès un succès éclatant
- Vive le Bénin !
- Vive la démocratie !
- Vive l’Alliance
Le Conseil National
RESOLUTION SUR L’EDIFICATION D’UNE ALLIANCE FCBE FORTE
- Considérant que l’Alliance FCBE est restée la première force politique de notre pays entre 2006 et 2016 ;
- Considérant la nécessité de doter notre pays d’une organisation politique crédible et bien implantée sur l’échiquier politique nationale ;
- Considérant la nécessité de préserver les idéaux et les valeurs pour lesquelles l’Alliance FCBE s’est battue durant une décennie au pouvoir ;
- Considérant l’expérience accumulée pendant cette période et qui permet d’appréhender les forces et les faiblesses de la forme actuelle de notre organisation et la nécessité de renforcer notre Alliance en l’adaptant aux réalités actuelles de notre société ;
- Considérant le tournant qu’ont constitué les élections présidentielles de 2016 ;
Le Conseil National de l’Alliance FCBE, réuni au palais des congrès de Cotonou, réaffirme la détermination des militants à faire de l’Alliance FCBE une organisation politique forte au service de notre nation, et donne mandat à la Coordination Nationale pour :
1- Engager la préparation du congrès de réorientation et de mutation tant au plan politique, institutionnel que fonctionnel. A cet effet, le Conseil National recommande la mise en place d’un comité préparatoire du congrès et d’un comité d’orientation et de mutation ;
2- Poursuivre la mobilisation des militants de l’Alliance afin qu’ils maintiennent leur cohésion et leur détermination en vue de donner à notre peuple une nouvelle espérance.
Fait à Cotonou, le 03 décembre 2016
Le Conseil National
MOTION DE FELICETATIONS AU DOCTEUR BONI YAYI
LEADER CHARISMATIQUE DE L’ALLIANCE FCBE
- Considérant que la situation internationale a connu dès 2008, une crise financière marquée par le ralentissement de l’activité économique, la baisse drastique de l’investissement privé et de la production de la richesse, le chômage galopant des jeunes ayant entrainé des crises sociales dans de nombreux pays ;
- Considérant la forte opposition intérieure à laquelle le Gouvernement du Docteur Boni YAYI a dû faire face sans répit avec la paralysie régulière des secteurs vitaux de l’économie nationale, de la santé et de l’éducation ;
- Considérant qu’en dépit de toutes ces difficultés et obstacles, le bilan du Docteur Boni YAyi est largement positif, résultant de sa détermination et de son engagement à sortir notre pays de la misère et de la pauvreté ;
- Considérant le grand nombre d’acquis des deux mandats tant aux plans économique que social et au plan des infrastructures, différentes subventions dans l’éducation et la santé, amélioration de tous ordres, ainsi que les mesures sociales en faveur des travailleurs, des jeunes, des femmes et des personnes vulnérables ;
- Considérant la haute estime dont a jouit notre pays au plan international entre 2006 et 2016, comme en témoigne le rôle prépondérant joué par le Docteur Boni Yayi dans les organisations régionales (Conseil de l’Entente, UEMOA), continentales (Union Africaine) et au plan de la gouvernance mondiale (présidence de l’organisation des pays non alignés et participation de l’Afrique au G20 sous son impulsion) ;
- Considérant l’attachement du Président Boni Yayi aux idéaux de la démocratie et de l’Etat de droit et au respect des options fondamentales de la Conférence Nationale ainsi que des dispositions de la Constitution du 11 décembre 1990
L’Alliance FCBE réuni en Conseil National du 03 décembre à Cotonou :
1- Décerne un satisfecit au Docteur Boni Yayi pour l’immense œuvre accomplie à la tête de notre nation ;
2- Félicite le Docteur Boni Yayi pour la stabilité politique et la paix sociale ayant régné tout au long de ses deux mandats entre 2006 et 2016 ;
3- Souhaite au Docteur Boni Yayi et à sa famille, une bonne santé et un repos bien mérité après tant d’année de sacrifice ;
4- Le rassure que l’Alliance FCBE continuera de s’organiser pour être à la hauteur des enjeux de développement et d’émergence de notre pays.
Fait à Cotonou, le 03 décembre 2016
Le Conseil National