L’alliance des Forces cauris pour un Bénin (Fcbe) n’apprécie pas la gestion du président Patrice Talon. Elle a dénoncé certains choix du régime de la Rupture et fait des recommandations ce week-end au cours de son 4ème Conseil national à Cotonou.
Le Bénin va mal huit (08) mois après l’accession de Patrice Talon au pouvoir selon les Fcbe. Le décryptage qu’elles ont fait lors de leur Conseil national du samedi 03 décembre 2016 est sec. Pour l’alliance, la suppression ou l’annulation des actes administratifs conférant des avantages sociaux aux travailleurs ainsi que les mesures de restriction des périmètres de compétences administratives de l’Etat dans certains secteurs par la liquidation de certaines entreprises avec le risque de perte d’emplois sont préoccupantes. Elle a déploré aussi dans sa déclaration sur la situation politique nationale l’incapacité du gouvernement à trouver une thérapie adéquate face à la dégradation de la situation économique nationale. Elle n’a pas occulté «les mesures du régime de la Rupture hypothéquant de façon inquiétante les libertés individuelles et publiques». Le Coordonnateur national des Fcbe, Eugène Azatassou s’est montré davantage critique dans son discours d’ouverture. A l’en croire, la gouvernance de Patrice Talon est caractérisée par « l’accaparement de tous les leviers essentiels de l’économie nationale par une minorité d’hommes d’affaires au mépris des lois et textes en vigueur, l’absence criarde d’une politique sociale en faveur du peuple». Il dénoncera aussi « l’utilisation à grande échelle du partenariat public privé avec la violation flagrante du Code des marchés publics et l’attribution des marchés à des sociétés privées proches essentiellement du pouvoir». « Le peuple béninois a porté au pouvoir en avril 2016 une équipe qui en quelques mois, a montré son vrai visage», a martelé Eugène Azatassou.
La vie des Fcbe…
Le Conseil national de ce samedi a été convoqué pour réfléchir aussi sur «la vie de l’alliance». En effet, il avait comme thème central : « Quelle forme d’organisation de l’Alliance Fcbe pour une meilleure contribution au renforcement de la démocratie ?». Un thème qui montre à suffisance, confiera Eugène Azatassou, que «l’Alliance Fcbe n’est pas finie, elle vit et elle vivra encore longtemps». Selon lui, après les dernières échéances électorales, il était temps de penser à « l’édification d’une organisation politique bien implantée et forte, capable de jouer un rôle de premier plan sur l’échiquier politique dans notre pays». Ce week-end, dans l’une des nombreuses résolutions ayant sanctionné la rencontre, l’alliance a d’ailleurs donné mandat à la Coordination nationale pour « engager la préparation du congrès de réorientation et de mutation tant au plan politique, institutionnel que fonctionnel ». La Coordination pourra aussi poursuivre la mobilisation des militants de l’alliance afin qu’ils maintiennent leur cohésion et leur détermination en vue de donner au peuple une nouvelle espérance.
A.S
Extrait de propos de chefs de partis amis
Secrétaire général du Prd, Wabi Fagbémi
« Soyons tous ensemble pour accompagner ce mandat»
«Dans un passé récent, les FCBE s’étaient plusieurs fois illustrés dans l’obstruction à tout ce qui pourrait renforcer la démocratie. J’en veux pour preuve le désir ardent du Prdd’initier, deux ans avant la fin du mandat échu, un dialogue politique national inclusif dont l’objectif n’était que de faire des propositions et d’exiger des correctifs allant dans le sens du renforcement de notre démocratie.La classe politique, dans sa globalité, et la société civile avaient compris la pertinence d’une telle initiative, mais craignant un changement du pouvoir, les Fcbe avaient simplement noyé le poisson dans du dilatoire. Un cadre préparatoire d’un dialogue politique avait été en effet mis en place par le pouvoir d’alors, mais il n’avait abouti à rien puisque ses objectifs n’étaient pas conformes à ce que préconisait le Prd. Le refus répété des Fcbe d’accepter ce dialogue politique inclusif pour des réformes profondes en vue de consolider la démocratie dans notre pays avait, qu’il vous souvienne, amené le Prd à rejeter la main tendue du pouvoir pour sa participation à la gestion des affaires du pays…Pendant dix ans, le Prd a exercé une opposition constructive sous le régime du Président Yayi Boni. Au bout du rouleau, nous avions soutenu le même candidat à la dernière présidentielle, cela nous avait rapprochés quelque peu, même si les objectifs qui sous-tendaient le choix du candidat n’étaient pas les mêmes. Juste un peu après son investiture, le président de la République, Monsieur Guillaume Patrice Talon, a mis en place une commission nationale chargée des réformes politiques, commission dans laquelle les Fcbe furent bien représentées. Les résultats des travaux suscitèrent partout dans le pays des débats féconds. Des réformes sont engagées dans plusieurs domaines. Le constat est que le mal était plus profond qu’on le croyait. Il s’avère nécessaire que nous soyons tous ensemble pour accompagner ce mandat que le nouvel élu a placé sous le signe des réformes politiques et institutionnelles. Ainsi, pour une meilleure participation, il est impérieux qu’après cette fin de règne, vous procédiez à un rassemblement de ce qui reste pour trouver la forme d’organisation de l’Alliance pour une plus grande visibilité et crédibilité»
Le président du mouvement Espoir pour le Bénin (Mesb), François Abiola
« Notre carte universitaire, c’est la carte de demain»
« Nous avons des choses. Dans le domaine de l’enseignement supérieur, nous avons la meilleure carte universitaire et je suis sûr que c’est la carte de demain… Vous pensez que c’est parce qu’ils ne veulent pas se présenter? De Kassa à Abiola en pensant par Komi Koutché, et mon ami Okounlola, nous avons laissé la main libre… Nous devons demander au Coordonnateur national dans l’alliance, pendant tout ce temps quel est le parti qui a le mieux fonctionné. Que ce parti vienne le dire et nous allons en discuter. Je ne voudrais pas insulter demain»
Propos recueillis par A.S