Les syndicalistes projettent une sortie ce mardi 6 décembre 2016, pour soi-disant dénoncer la gouvernance du chef de l’Etat Patrice Talon. C’est une énième sortie qui risque de les discréditer.
Ils ont repris du service, et ne comptent pas calmer leurs ardeurs. Les secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales sont dans la dynamique de contrarier le gouvernement du président Patrice Talon qui s’évertue à combler le fossé creusé par le Chantre de la gabegie. Certes, c’est le droit et le devoir des leaders syndicaux de dénoncer les atteintes à la liberté des travailleurs. Mais, face à un régime qui vient à peine de prendre ses marques, est-il opportun de ressasser les mêmes dénonciations ? C’est la question que beaucoup se posent. Surtout que dans le contexte actuel, l’action des leaders syndicaux ressemble à une propension à défendre les intérêts d’un homme d’affaires qui a maille à partir avec l’Etat. Le risque couru est de biaiser le débat, ou d’empiéter sur les prérogatives de l’Etat. Donc, les sorties répétitives des syndicats peuvent nuire à la sérénité du débat. Ils doivent revoir leur stratégie. Pour parfois bien peser sur les débats de société, il faut observer une certaine neutralité, jouer à l’équilibriste ou chercher les méthodes de conciliation. Dieudonné Lokossou, Pascal Todjinou, Noël Chadaré et compagnies sont aujourd’hui considérés, à juste titre, comme des gardiens du temple. Pour avoir depuis plusieurs décennies participé au renforcement et à la consolidation de l’Etat de droit, ils méritent une sortie honorable. Inutile de s’enfermer dans des débats de clocher insipides, ou les inépuisables querelles de chapelles. D’ailleurs, ils ont été les pourfendeurs du régime Yayi, et doivent de ce fait aider Patrice Talon à appliquer son agenda politique afin d’améliorer leurs conditions de vie et de travail. Il y a une sagesse qui demande de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain.
Abdourhamane Touré