En homme d’affaires avisé, Sébastien Ajavon sait qu’il aurait tort d’agir dans la précipitation. Mais il est convaincu que le chef de l’État est à l’origine de ses déboires et il est bien décidé à le lui faire payer.
On donne aux événements qui peuvent bouleverser le cours de nos vies des explications différentes selon nos croyances. Sébastien Ajavon, 51 ans, est un catholique fervent. Après son échec au premier tour de l’élection présidentielle d’avril, l’homme d’affaires béninois a répété à ceux venus le consoler que « Dieu n’avait simplement pas voulu [qu’il soit] élu ».
Sept mois plus tard, il a vu dans le dénouement de la rocambolesque affaire de trafic de drogue à laquelle il fut mêlé un signe de la providence. Le 4 novembre, tout juste relaxé par le tribunal de première instance de Cotonou, c’est Dieu qu’il s’est empressé d’aller remercier entre les murs de l’église Saint-Michel. Il était presque minuit, l’atmosphère était lourde, la ville prête à exploser.
Une semaine ubuesque, où l’histoire avait semblé revenir à la figure des Béninois comme un boomerang, s’achevait. La trajectoire politique de Sébastien Ajavon, propulsé opposant numéro un d’un régime qu’il avait contribué à faire élire, venait de prendre un tournant inédit.
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