Le gouvernement fédéral du Nigeria vient d’interdire l’importation de véhicules d’occasion pour compter du 1er janvier 2017. Les autorités ont accordé un délai de grâce de 26 jours, c’est-à-dire jusqu’au 31 décembre 2016, à tous les acteurs de la filière pour se conformer à la nouvelle règlementation. Au terme de cet ultimatum, les forces de sécurité et de la douane seront instruites pour arrêter et sanctionner les contrevenants.
L’interdiction de l’importation de véhicules au Nigeria par les frontières terrestres concerne non seulement les voitures neuves mais aussi celles d’occasion.
La mesure d’interdiction fait suite à une directive présidentielle restreignant toutes les importations de véhicules aux ports maritimes du Nigéria.
Cette ordonnance du gouvernement de Muhammadu Buhari fait suite à celle prise récemment contre l’importation des produits alimentaires pour « protéger l’industrie locale ». Cette mesure a surtout frappé le riz dont les importations ont été interdites par les frontières terrestres depuis avril 2016.
L’interdiction d’importation par les frontières terrestres va créer des manques à gagner à plusieurs importateurs béninois qui vivent de cette filière. Elle va aussi mettre en difficulté le budget national dont une bonne partie des recettes est issue des taxes et autres redevances du secteur. La décision des autorités d’Abuja va aussi entraîner des suppressions d’emplois dans cette filière qui nourrit des centaines de milliers de personnes au Bénin.
Déjà en janvier 2014, l’ancien président Goodluck Jonathan, avait interdit l’importation des voitures occasions appelées Tokunbo au Nigeria. Il a justifié que cette mesure a pour but de créer des emplois dans les usines d’assemblage ou de montage de voitures dans le pays.
En justifiant sa décision, Goodluck avait révélé que le Nigéria perd par an 4 milliards de dollars (environ 2000 milliards FCFA !) dans l’importation de voitures de seconde main. Il a justifié que ce fonds pourra être investi dans le secteur de montage de voitures sur place pour générer des emplois.
"Le Nigeria est devenu au fil des années une sorte de dépotoir pour des produits très bon marché, mais de mauvaise qualité, en provenance du monde entier, particulièrement de l’Asie. Cette situation ne pouvant continuer, nous avons décidé d’interdire ces produits", avait expliqué un des membres du gouvernement fédéral.
Le ministre de l’information Chukwuemeka Chikelu avait ajouté que le gouvernement était conscient de ses obligations découlant des traités commerciaux signés avec l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
F.B.I.