Veille citoyenne à l’ère de la Rupture : Que sont-ils devenus ?

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Publié le jeudi 8 decembre 2016 | Matin libre

© Autre presse par DR
L’artiste musicien Stan Tohon désormais connu sous le nom de Mohamed Ibitosh

Depuis 8 mois, la gouvernance a changé de main au Bénin. Après 100 jours, 200 jours voire 300 jours, tout n'est pas rose. La preuve, diverses actions ont été menées par des acteurs politiques et certains de la société civile pour dénoncer certains agissements du gouvernement de Patrice Talon. Il y en a même, proches ou de la majorité au pouvoir, qui ont effectué des sorties médiatiques pour soutenir le chantre de la Rupture dans ses réformes. Dans l'un ou l'autre des cas, certaines figures absentes, ne sauraient être oubliées au regard de leur activisme dans un passé récent en matière de veille citoyenne.

En matière de veille citoyenne, nul n'ignore l'engagement et la détermination du vieux Antoine Détchénou(photo), du moins sous le régime défunt de Yayi Boni. On se rappelle encore ses sorties tonitruantes entre 2013 et 2016 aux côtés d'autres figures du monde politique ou syndical. « ... Nous avons demandé à rencontrer le président de l'Assemblée nationale pour lui remettre un document élaboré par nous, une expression de ce que nous avons vu comme notre mission, celle de veille citoyenne , c'est-à-dire, être assez vigilant dans l'actualité politique, décidés dans les décisions politiques, dans les comportements politiques des uns et des autres... ».Cette déclaration du président du Front citoyen pour la défense des acquis démocratiques (Fcdad), à la tête d'une délégation des membres de ce Front, reçus dans la matinée du 19 février 2015 par le président de l'Assemblée nationale, Mathurin Coffi Nago, en dit long. Sous Yayi Boni, en tout cas, il n'a fermé les yeux sur une quelconque violation de la Constitution et particulièrement des libertés individuelles et collectives consacrées par cette Constitution. Le doyen Détchénou se faisait également entendre sur les scandales à répétition au sommet de l'Etat, les concours frauduleux de recrutement d'agents de l'Etat, la lenteur que connaissait la correction de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi), etc. Tous ces maux qui compromettent dangereusement l'Etat de droit au Bénin. En 8 mois de gestion du pays par le gouvernement de la Rupture, on n'a pas du tout vu l'octogénaire monté au créneau pour ne serait-ce qu'apprécier. En dehors de son avis rapporté par un journal local sur la rencontre Talon-Yayi en Côte d'Ivoire, plus rien de consistant à mettre sous la dent. Qu'est devenu alors le professeur Antoine Détchénou sous la Rupture ? Son combat pour le respect de la Loi fondamentale s'est-il noyé avec l'arrivée au pouvoir de Patrice Talon ? Ou bien, le poids de l'âge en est pour quelque chose ? Si non, pourquoi le président du Fcdad ne s'est jusque-là pas prononcé sur la non déclaration des biens par le chef de l'Etat, les marchés gré à gré, l'interdiction de manifestations aux associations estudiantine, le mandat unique... ?

Le cas Stan Tohon

Lui, c'est le roi du Tchink système. Chanteur-compositeur, il n'était pour autant inconnue sur le plan de la veille citoyenne. Du régime de Mathieu Kérékou à celui de Yayi Boni en passant par Nicéphore Soglo, il a souvent surpris par sa ligne, celle de s'inspirer des réalités socio-politiques, culturelles et économiques de son pays pour chanter ce qui ne va pas et sensibiliser dirigeants et citoyens à la cause commune : la culture de la paix, le développement du Bénin et le bien être des Béninois. On se souvient encore des titres comme «Dévaluation...», « Carton rouge », «Monsieur le Président», et bien d'autres sur l'emploi des jeunes. Où est passé alors Stan Tohon depuis 8 mois que les nouveaux dirigeants se sont installés à la tête du pays ? Et pourtant, ça crie morosité économique, suppression d'emplois, corruption, etc. Le Papy Grande fera-t-il pareil sous la Rupture ? Wait and see...

J.B