Le projet de budget du gouvernement de la Rupture tel que transmis à l’Assemblée nationale n’est pas du goût de la Convention patriotique des forces de gauche (CPFG). Il a fait l’objet d’analyse et de critique au cours d’un point de presse organisé ce mardi 6 décembre à Cotonou.
Par Décret n° 2016-615 du 05 octobre 2016, le gouvernement a transmis à l’Assemblée nationale le projet de budget gestion 2017. «Ce budget bien qu’ambitieux ne répond pas à une bonne option de développement du Bénin», selon la CPFG. L’option du «tout privé» peut aboutir au développement, mais le processus basé sur la sacro-sainte loi du marché et du profit fait que le développement est très long et pénible pour les hommes avec beaucoup de morts et de sacrifices inutiles, à en croire le conférencier Laurent Mêtongnon.
Dans son analyse, la CPFG estime que pour un développement rapide et harmonieux du Bénin, l’option la plus appropriée est celle qui privilégie le capital humain, sa formation, sa bonne santé afin de le rendre capable d’innover et de produire. Malheureusement, il apparaît que l’option choisie par le gouvernement du président de la République dans le budget en cours d’examen à l’Assemblée nationale, soit le «tout privé», «l’Etat minimum» où tous les leviers de commande économique du pays sont aux intérêts privés.
Critiques et propositions
Les points positifs du projet de loi des finances 2017, relève le conférencier, concernent le recrutement de 10.349 agents de l’Etat pour un montant prévisionnel de 17,7 milliards F CFA même s’il s’agit pour la plupart de la reconversion de vacataires en APE ; la réforme des avancements dans la fonction publique dont la finalité permettra en 2017 que les soldes et accessoires soient liquidés sur la base de l’indice réel acquis, ceci pour éviter les arriérés salariaux.
Laurent Mêtongnon trouve toutefois que le projet de budget exercice 2017 vise à pressurer les couches populaires et enrichir les plus riches par la création de nouveaux impôts. Il s’agit notamment de : la taxation des gains de jeux de hasard désormais soumis à une contribution spéciale de 15% retenue à la source; l’institution d’une taxe d’entretien des infrastructures routières. A tout ceci s’ajoutent la suppression de la gratuité à l’école pour les filles du second cycle; le rétablissement en vue du droit d’inscription dans les universités qui seraient portées jusqu’à 50.000 F CFA, les déguerpissements des petits commerçants et artisans des abords des voies publiques sans création préalable de marchés de regroupement locaux dans les quartiers sur des emplacements réservés et qui ont été illégalement bradés.
Laurent Mêtongnon affirme que les mesures de taxes et d’impôts contenus dans ce projet de loi des finances, la multiplication des frais et charges scolaires et universitaires sur les parents sont à revoir, car elles écrasent les pauvres, les petits commerçants, les artisans, les ouvriers, les fonctionnaires et favorisent les grands opérateurs économiques et producteurs à l’image de la gratuité des droits d’enregistrement.
Désiré GBODOUGBE