Le dossier inscrit au rôle hier lundi 12 décembre pose une fois encore la délicate problématique de la patience. Une bagarre, au début, anodine, mais qui a été par la suite fatale. Les faits remontent au jeudi 13 septembre 2001. Ce jour-là, à Adjadi, commune d’Adjarra, l’accusé, Roger Lantoédjra, de retour à la maison, a été informé par sa mère des réprimandes que le sieur Oké Mikinhouéssè lui a faites. Ce dernier qui n’était qu’un parent à Roger, soupçonnait sa mère d’être l’auteure des ordures notamment des matières fécales et des débris de bouteilles jetées dans son champ. Roger, l’ayant appris, se rendit tout en courroux dans le champ de Oké. Vive remontrance, altercations et une folle bagarre s’en suit. Oké réussit à repousser son invité gênant en le menaçant à l’aide de coupe-coupe. Mais, la partie n’était pas terminée. Roger apparemment, vexé par cet affront, se rendit à la maison. Il s’empara d’un couteau et assena deux coups violents à Oké qui succomba. A la barre, l’accusé a reconnu avoir tué Oké, mais persiste et signe que la bagarre ne s’est pas déroulée en deux temps. Roger a fait savoir que la victime a été la première à lui administrer des coups de machette et qu’il a répliqué après lui avoir retiré l’arme du crime. Le témoin présent au procès s’oppose et plonge l’accusé. L’enquête de moralité effectuée sur Roger conclut à un personnage consciencieux, laborieux mais très nerveux. A la suite des événements, la case de Roger a été brûlée. Après 7 ans et quelques mois de détention, il a été plongé dans une longue maladie, ce qui lui a valu sa liberté provisoire en 2009. Une fois libéré, il fit un grave accident de circulation et perd l’usage de ses membres inférieurs. Handicapé moteur, depuis un moment, Roger est pratiquement sous assistance médicale. Au cours de son réquisitoire, le ministère public a réuni les faits justificatifs et conclu à l’infraction de meurtre. Toutefois, il plaide que soit appliqué à l’accusé, les peines équivalant au nombre d’années passées en prison. Conforté, l’avocat de la défense, Rodrigue Agbani, plaide l’acquittement pur et simple. Au terme des plaidoiries, la Cour a requis contre lui 7 ans de travaux forcés. Il recouvre totalement sa liberté.
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