Le parti Mouvement Espoir du Bénin (MEsB) du Professeur François Adébayo Abiola n’est ni de l’opposition, ni de la mouvance politique. Il a fait l’option de rester au Centre, d’où il animera, dorénavant, la vie politique nationale. C’est l’une des résolutions issues du deuxième congrès extraordinaire du parti, tenu le weekend écoulé, à Sakété. Une position qui n’est pas restée sans critique. C’est dans l’esprit d’apporter davantage de clarification sur cette option faite par le MEsB, après six années au sein de l’alliance des Forces Cauris pour un Bénin Emergent (Fcbe) que le Prof François Abiola a été ce lundi, l’invité politique de l’émission Actu-Matin de la Télévision Canal3 Bénin. Dans son argumentaire, il a souligné que les Fcbe sont une grande alliance avec beaucoup de partis et mouvements politiques qui ont des difficultés de gestion en leur sein. Par rapport à la promesse du perchoir de l’Assemblée nationale qui lui avait été faite et le plan qui a consisté à déjouer sa candidature à la présidentielle de mars 2016 au Bénin, le président du MEsB estime qu’il s’est donné une ligne de conduite à laquelle il est resté fidèle mais avoue tout de même qu’il n’a pas été vigilant comme certains de ses collègues candidats pour les primaires au sein de l’alliance. Il a rejeté toute affabulation tendant à dire que l’ancien vice-premier ministre du régime Yayi, a rompu les amarres pour rejoindre le nouveau régime.
Il a rappelé qu’il a été membre fondateur de l’UBF de Sacca Lafia, ensuite du MADEP qu’il a quitté en raison des désaccords très profonds pour aller créer lui-même le MEsB. « Nous sommes sortis de l’alliance Fcbe pour avoir les mains libres pour notre parti politique, pour amorcer quelque chose et on verra l’avenir au niveau de notre pays, le Bénin. Nous sommes au milieu par rapport aux deux côtés pour observer. Car, les associations, dans un pays, se forment au gré des événements politiques… », a-t-il clarifié. Se basant sur les exemples Chinois, Marocain et Romain, le Prof Abiola a expliqué que ce sont les hommes de qualité qui restent au centre pour transformer ce milieu en une vision politique. Des hommes pétris d’une certaine modération et qui peuvent rassembler. Il a ensuite clarifié que se mettre au centre ne veut pas dire qu’on a perdu ses talents et qualités de conquête du pouvoir. « En prenant la position du centre, nous allons prendre notre bâton de pèlerin et aller vers les partis modérés comme nous et nous allons constituer un grand centre pour le Bénin. Ce n’est pas une affaire pour aller vers la rivière… », a laissé entendre Pof Abiola. De sa position du centre, l’ancien ministre a énuméré ce qui a été bien depuis l’arrivée du président Talon à la tête du pays. Il a tout de même déploré les décisions liberticides, le sort des universités créées sous Yayi qui, selon lui, devraient être accompagnées par l’Etat avec des infrastructures et des enseignants. Il a réitéré la décision du MEsB d’animer les grands courants de la vie politique avec de grands rassemblements politiques à partir du centre. Il est enfin revenu sur le thème du congrès « La consolidation du militantisme » et marteler qu’il s’agit bien d’inculquer aux militants les bonnes valeurs sociales, l’engagement et la fidélité au sein de chaque formation politique.
Germin DJIMIDO