Le Président de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Marcel de Souza, n’est pas resté insensible à la situation qui prévaut en Gambie, au lendemain de la présidentielle du jeudi 1er décembre 2016. L’invité du mardi 12 décembre 2016 de Christophe Boisbouvier, sur la Radio France Internationale (RFI), est revenu sur le message porté par les présidents ouest africains au président gambien sortant Yahya Jammeh, qui refuse désormais d’accepter sa défaite à l’élection présidentielle, face à l’opposant Adama Barrow.
« Nul ne peut remettre en cause la volonté du peuple qui s’est exprimé. Adama Barrow est le président élu, un point un trait ». C’est là, les déclarations du Président de la Commission de la CEDEAO sur la Radio France internationale. Une déclaration qui vient résumer les différentes interventions des présidents du Nigeria, de la Sierra Leone et du Liberia à l’endroit du candidat malheureux, Yahya Jammeh. Tout en reconnaissant la transparence dans laquelle s’est déroulée l’élection présidentielle en République de Gambie, Marcel de Souza a fustigé la position prise par Yahya Jammeh qui a rejeté les résultats de l’élection présidentielle gambienne, officiellement annoncés par la Commission électorale indépendante du pays.
Quand il a d’abord concédé sa défaite, « nous pensions qu’il accomplissait une excellente sortie, qui honorait la CEDEAO », raconte-t-il. Aujourd’hui que la donne a changé, continue-t-il, l’exigence est ferme. « Nous lui demandons de respecter son engagement vis-à-vis de son peuple, pour que la volonté de celui-ci soit respecté », dit le président de la Commission. Pour la prévention de la démocratie dans les pays membres de la Communauté, le président de la Commission a fait recours à certaines stratégies. Selon ses explications, il faut aller à la persuasion, amener Yahya Jammeh à respecter les principes et ensuite, mettre la pression par le Conseil de sécurité de l’ONU, par l’UA et par la CEDEAO, pour éviter des affrontements en Gambie. Au cas où ces démarches n’aboutiraient pas à un résultat pouvant ramener le calme en Gambie, le premier responsable de l’organisation sous régionale envisage prendre des mesures draconiennes. « Nous privilégions la diplomatie préventive et la persuasion. Mais si la diplomatie échoue, il faudra envisager des décisions plus draconiennes », a-t-il précisé. Une intervention militaire serait donc envisageable. Le Président Marcel de Souza n’a pas manqué de rappeler la présence des troupes de l’organisation en Guinée-Bissau avec la Mission de la CEDEAO en Guinée-Bissau (ECOMIB) et aussi au Mali, pour une préservation de la paix et de la démocratie. Mais pour l’heure, cette décision relève des Chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de la CEDEAO. Une conférence entre ces présidents est d’ailleurs annoncée pour le samedi 17 décembre prochain et qui tournera autour de cette question. « Tout ceci sera analysé et les décisions seront prises au moment opportun », a-t-il conclu.
Rastel DAN