Notre compatriotre Nathanaël Koty a été plébiscité président de la Confédération africaine de Roller Sport, samedi 3 décembre dernier, à la faveur du Congrès électif tenu à Cotonou. Il livre ses impressions par rapport à cette confiance à lui accordée par ses pairs et lève un coin de voile sur ses ambitions et ses priorités pour la discipline sur le continent.
La Nation : Quelles sont vos impressions quelques jours après ce plébiscite ?
Nathanaël Koty : Elles sont de joie, de satisfaction et de fierté d'être Béninois. J'ai eu le soutien du Gouvernement béninois en général, du ministre des Sports, Oswald Homéky en particulier et du président du Comité national olympique et sportif du Bénin, Julien Minavoa. J'étais aux anges après mon élection et je n'ai pas le droit d'échouer. Le rêve a été réalisé grâce à Dieu. Le plus dur reste à venir.
Quelles sont vos ambitions pour le roller sport africain ?
Ma première mission est d'unir l'Afrique autour de ce sport. Vous n'êtes pas sans savoir que, quand vous ne parlez pas le même langage en milieu sportif, on n’avance jamais. Il faudrait que l'Afrique soit unie autour de cette discipline sportive pour que nous parlions d'une même voix pour le développement du roller. La question véritable est celle de la formation des formateurs, de la formation des juges et des arbitres, car nous n'en avons pas presque. Le peu que nous avons sur le terrain ne maîtrise pas toutes les règles en matière d'arbitrage. Il va falloir que nous pensions véritablement à cette question de formation des acteurs. Il y a aussi l'organisation régulière des championnats dans chaque pays membre par leur fédération nationale respective, l'organisation régulière des compétitions régionales et continentales afin d'être présent lors des rendez-vous mondiaux. Toutes ces actions nous permettront de donner une visibilité à nos athlètes. Il s'agit pour nous de détecter, de dénicher les talents qui sont cachés et qui n'avaient plus espoir que le roller sport pourrait changer leur vie. Nous allons trouver des formations aux athlètes, nous allons les aider à être dans les normes pour aller rivaliser avec les athlètes des autres continents lors des grandes compétitions internationales. Le plus important également est la question d'infrastructures et de matériels qui se posent. Vous savez le roller sport, c’est au total dix épreuves et chaque épreuve a besoin d'un minimum d'infrastructures. C'est un sport d'élite qui a besoin d'être dynamisé pour mériter son rang. Le roller est un sport populaire qui suscite tant d'engouement et qui a 95 ans aujourd'hui. Ma vision est de faire en sorte que les pratiquants soient fiers de pratiquer le roller sport parce qu’ils ont du matériel, et de susciter en eux cette volonté.
Comment est née votre ambition pour la confédération ?
(Rire...), en réalité, c'est ma volonté de toujours bien faire qui m'a amené à ce stade. Nous avions déjà fait installer l'Union des fédérations ouest-africaines de rollers sport que je préside. Après cette élection au niveau régional, j'ai décelé qu'il y avait assez de problèmes à régler au niveau du roller sport en Afrique. Et sans avoir une confédération, nous ne pouvons pas y parvenir. Car sans cette union en Afrique, c'est impossible d'avoir d'appui, de soutien et d'être écouté à l'échelle internationale. C'est pour cela qu'avec le dynamisme du président de la Fédération béninoise de rollers sport et de ses membres, nous avons écrit à la Fédération internationale pour demander cette résurrection de la confédération qui avait été suspendue. De là est venue cette ambition de présider la structure en Afrique pour apporter beaucoup de choses au roller sport en Afrique.
Quelles ont été les raisons de cette suspension ?
Il s'agit des raisons liées au respect des textes. L'ancien bureau dirigé par une Sud-Africaine avait quelques pépins avec la structure faîtière. Vous savez bien que ces organisations tiennent rigoureusement au respect strict des textes et statuts.
Après votre élection, les acteurs vous verront où pour parler du roller sport ?
Exactement la question de siège se pose désormais à nous. Et nous souhaitons que ce siège qui n'existe pas encore soit bien entendu au Bénin. Je compte sur la volonté du Gouvernement béninois qui va nous donner l'accord de siège. Je vous avoue que pendant la campagne, les candidats et les responsables de fédérations qui m'ont soutenu étaient tous d'accord pour voter pour moi, mais me demandaient de tout faire pour que le siège soit dans leur pays. Avoir un siège, il y a des avantages d'emplois pour les citoyens du pays, de la visibilité du pays; le tourisme sera valorisé et le pays est mis sur orbite. Si le Bénin a cet accord de siège, dans mille ans que je sois président de cette confédération ou pas, le siège restera pour le Bénin et pour toujours.
Que gagne le Bénin par votre élection ?
Le Bénin fait déjà beaucoup pour le roller sport. La Fédération béninoise de rollers sport a fait ses preuves. Je suis Béninois élu président de la confédération. Je dois faire mieux pour hisser le drapeau du Bénin très loin. Et mon élection sera certainement source de motivation et d'engouement pour les jeunes béninois qui hésitaient et qui pensaient que ce sport n'est pas fait pour l'Afrique. Mon élection va amener le nombre de licencés à connaître une progression et si on pouvait avoir l'accord de siège, c'est le comble. Il aura toujours cette envie de rester en tête.
Vos athlètes seront désormais orphelins de leur président d'honneur ?
(Rire...). C'est vrai que c'est une nouvelle responsabilité pour moi, mais un challenge pour nous tous. Je vous avoue que je ne laisserai pas les athlètes. Je ne vais pas du tout lâcher le Bénin. C'est ma patrie mère et je ferai tout pour que, par le travail, le nom du Bénin sorte dans les grandes compétitions.
Le chantier est vaste et les ambitions sont nobles. Avez-vous les moyens pour ?
Je vais certainement apporter mon soutien. Le tout dépendra du programme d'actions que nous allons mettre en place et soumettre à la Fédération internationale de roller sport. Chaque fédération nationale bénéficie déjà du soutien de son pays. Nous allons apporter notre touche.
Un appel à lancer
J'invite tous les jeunes du continent africain à venir vers nous. Je rassure ceux qui pensent que le roller est un sport à risque de venir faire l'expérience. Tous les sports sont des sports à risque. Chaque sport a ses spécificités et ses contraintes. C'est un sport passionnant et spectaculaire. J'invite tous les jeunes du continent africain à venir vers nous, car nous avons espoir que ça va changer. Nous allons tout faire pour soigner l'image de nos différents pays.
Je remercie le Seigneur pour ses œuvres et le Gouvernement du Bénin pour son soutien. Je demande à tous les sportifs d'avoir espoir, car demain sera meilleur.