L’accusé appelé à se défjusticeendre hier mercredi 14 décembre 2016 porte le fardeau de 3 chefs d’accusations. Il a sans doute touché le fond, mais la Cour a finalement requis contre lui 15 ans de travaux forcés. Les faits remontent au dimanche 8 février 2009. Ce jour, à Djoyitin dans l’arrondissement de Houakpè-Daho, commune de Ouidah, l’accusé Charles et ses frères Sourou, Théophile et Bienvenue, étaient en train de voler des régimes de noix de palme sur la ferme de Gbodja Hodonou quand mal leur en a pris. Ils ont été surpris dans le feu de l’action par le gardien de la ferme Basile Anagovi. Les trois frères ont réussi à s’en fuir à l’exception de Charles qui a été tenu en respect par le gardien à l’aide de son fusil de fabrication artisanale. Nez à nez avec son bourreau, Charles a réussi à lui arracher le fusil. Contrairement à ce à quoi on pouvait s’attendre, il n’a pas tiré sur le gardien. Il a mis l’arme de côté et s’est servi de son coupe-coupe pour abattre Basile qui a rendu l’âme. A la barre, l’accusé a tourné la Cour dans tous les sens. Les arguments se sont succédés toujours avec pour finalité d’alléger le crime. Son avocat conforte la thèse de légitime défense et bat en brèche toute intention criminelle. Pour l’avocat Lucien Domingo, Charles s’est retrouvé en face d’un homme dangereux qu’il fallait éliminer. C’était pour lui une question de vie ou de mort qui n’offrait plus aucun temps de réflexion. Il brandit une requalification des faits et demande la clémence de la Cour. Pure comédie ! s’insurge le Ministère public. Pour lui, l’accusé qui ne présente aucun signe de remord s’est mué en dénégation et en manipulation inutiles. Selon, Florentin Adoukonou, on ne peut évoquer la légitime défense après effraction dans un champ d’autrui. Il demande à la Cour de condamner Charles à la peine de travaux forcés à perpétuité. Au terme des débats, l’accusé a été condamné à 15 ans de travaux forcés. Il retourne en prison pour purger le reste de sa peine.
Hospice Alladayè