L’opération recensement paiement des agents de l’Etat en activité et à la retraite a effectivement démarré hier mercredi 14 décembre 2016, sur toute l’étendue du territoire national. Mais si la pertinence et l’opportunité de cette opération ne posent aucun problème, il y a à redire sur l’organisation qui se révèle comme un véritable calvaire pour les retraités. Le gouvernement doit revoir la copie à ce niveau.
Les déconvenues résultent fondamentalement de ce que les préinscriptions, en prélude de l’opération proprement dite, n’ont plus été respectées à la lettre. A la dernière minute, certaines dispositions premières ont été bouleversées à l’insu des agents de l’Etat. Mais c’est le cas des retraités qui paraît très préoccupante. Tout d’abord, il ne leur avait été pas facile d’obtenir leur pré-enregistrement. Ensuite, hier, sur les lieux de recensement, ils ont été confondus aux jeunes agents de l’Etat en activité, pour remplir les mêmes formalités d’usage. Or, certains parmi ces retraités sont grabataires. Bonjour les dégâts. Nombre d’entre eux se sont retrouvés sur les brancards des sapeurs pompiers mobilisés pour la circonstance. A la direction générale du trésor et de la comptabilité publique de Cotonou, on a assisté à des scènes pathétiques indescriptibles. De sources concordantes, on a appris que cette infortune a été aussi le lot des retraités devant se faire recenser à Abomey-Calavi. Personne n’arrive à comprendre ce destin qui est fait à ces personnes de troisième âge, pourtant magnifiées dans les discours officiels de ceux qui nous dirigent. Les retraités devraient donc être mieux traités. Puisque la plupart d’entre eux sont mensuellement payés à vue au guichet du trésor ; et ceux payés dans les banques sont contraints de produire, tous les trois mois, à la direction générale du trésor et de la comptabilité publique de Cotonou, un certificat de vie, en présentant leur pièce d’identité en cours de validité, avant de percevoir leurs pensions. Ils ont accompli cette formalité le mois dernier seulement (soit du 1er au 14 novembre 2016. Le comble, à travers le recensement démarré hier, c’est juste pour retirer une fiche à remplir, et revenir par suite avec l’acte de naissance, le livret de pension et une pièce d’identité pour se faire payer la pension du mois de décembre 2016, qu’ils sont astreints à de telles tracasseries. Les retraités ainsi traités sont à plaindre. On pouvait gérer autrement leur situation, pour les soustraire à ce parcours épuisant de combattant, surtout que fin février 2017, ils seront, une nouvelle fois, appelés à se faire recenser, dans le cadre du contrôle trimestriel classique. En tout cas, après trente ans de loyaux services rendus à la nation, les retraités méritent plus de sollicitude de la part des pouvoirs publics. Ce n’est que justice.
David DOLTAIRE