Talon ou le devoir de réussir

News

Politique

Article

Politique

Publié le vendredi 16 decembre 2016 | Matin libre

© Autre presse par DR
Patrice Talon,le président béninois

C'est fait. Le gouvernement de la Rupture a son premier budget. Le budget général de l'Etat, exercice 2017 a été voté hier jeudi. En approuvant à l'unanimité le projet de budget, l'Assemblée nationale a ainsi joué sa partition. Elle a donné au gouvernement de la Rupture, les moyens légaux d'exécuter ses prévisions de 2017. Malgré les craintes exprimées par certains économistes et opérateurs économiques par rapport au réalisme dont devrait faire preuve l'Exécutif, le budget s'élevant à 2010 milliards F Cfa a été voté. Il ne reste donc à Talon et toute son équipe de concrétiser leurs rêves pour le Bénin.Les attentes sont grandes. Les priorités paraissent en effet nombreuses. Les Béninois font face depuis quelques mois à une crise économique aigüe. Les activités économiques sont au ralenti depuis que le grand voisin de l'Est a dévalué le Naïra. Des secteurs clé de l'économie nationale sont touchés par cette crise.Les réexportations vers le Nigeria ont chuté. Or, elles représentent près de la moitié des ventes extérieures du Bénin, et 50 % des recettes douanières selon le Point Afrique.Les commerçants ont en réalité des difficultés à écouler les marchandises et les Nigérians ne viennent plus s'approvisionner à Dantokpa, le plus grand marché de l'Afrique de l'Ouest. L'une des priorités sera donc de " redonner vie" à l'activité économique. Patrice Talon a l'obligation de faire espérer les Béninois. Plusieurs collaborateurs du Chef de l'Etat avaient soutenu que la situation économique devrait connaître d'embellie vers la moitié de 2017, notamment après l'exécution des solutions proposées par le premier budget de la Rupture.La situation est complexe. Et beaucoup s'interrogent sur les capacités du gouvernement à trouver les milliers de milliards de F Cfa annoncés. Face à ce défi, le ministre d'Etat, Abdoulaye Bio Tchané a affiché un optimisme en soulignant hier jeudi sur la télévision nationale que le gouvernement fera recours au partenariat public privé et mobilisera des ressources sur le marché financier international. Ces dernières semaines, le président Talon a multiplié les voyages à l'étranger (Turquie, France, Belgique et Estonie). C'est peut-être des occasions pour convaincre de potentiels partenaires à soutenir le décollage de l'économie nationale. La tâche est en tout cas ardue. Talon et son équipe doivent accélérer leurs actions et agir sur les bons leviers.

A.S