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Programme d’Actions du Gouvernement : un catalogue d’intentions sans cohérence
Publié le lundi 19 decembre 2016  |  Notre Voix
Abdoulaye
© aCotonou.com par Didier Kpassassi
Abdoulaye Bio Tchané, ministre d`Etat chargé du plan et du développement lors de l`université de vacances 2016 de l’Alliance pour un Bénin Triomphant (Abt)
Cotonou, le 18 Septembre 2016. Palais Des Congrès.Université de vacances 2016 de l’Alliance pour un Bénin Triomphant (Abt)






Les Béninois constatent que leur Gouvernement s’est enfin doté d’une feuille de route : Le Programme d’Actions du Gouvernement (PAG 2016-2021). En attendant sa vulgarisation dans les principales langues de notre pays pour permettre aux populations de se l’approprier, en vue d’assurer le suivi de la mise en œuvre des annonces faites, il est à souhaiter qu’avec son lancement, le gouvernement puisse mettre fin à la navigation à vue observée depuis huit (08) mois.




Quelle économie veut-on transformer lorsqu’elle est prise en otage ? Quelle relance veut-on faire lorsque tous les secteurs essentiels de cette économie sont tombés dans les mains d’une seule personne ? Quelle transformation structurelle sérieuse veut-on apporter à l’économie nationale lorsque le gouvernement ignore la crise au Nigéria et la chute du port de Cotonou et de la filière des véhicules d’occasion avec à la clé l’interdiction par le grand voisin de l’importation du riz et de voitures neuves et usagées par voies terrestres ? La transformation structurelle de l’économie nationale peut-elle donner des résultats probants lorsque le gouvernement projette un déficit budgétaire de 12,3% du PIB en 2017 contre 6% du PIB en mars 2016 ?

L’amélioration des conditions de vie des populations peut être effective pendant que les acquis sociaux sont suspendus, annulés ou supprimés ? Avec un budget de l’Etat anti social, la suppression des milliers d’emploi et la pression fiscale sur les ménages avec la forte croissance des dépenses en capital, quelles conditions de vie veut-on améliorer ?

Enfin, quelle démocratie veut-on consolider lorsqu’on sait que ses règles élémentaires sont bafouées, violées violemment au quotidien ? Faut-il le rappeler, le Chef de l’Etat a déclaré son patrimoine 08 mois après son arrivée au pouvoir. Certains de ses ministres traînent toujours le pas. Quelle démocratie veut-on aussi consolider lorsque les voix critiques sont traquées, les médias véritablement indépendants sont injustement fermés, des activités des associations d’étudiants sont suspendues… ? Sommes-nous dans un Etat de droit avec la violation des décisions de justice et de la Cour Constitutionnelle et les arrestations arbitraires ? C’est la bonne gouvernance qui recommande l’attribution des marchés gré à gré illégaux, la liquidation dans l’opacité totale des sociétés, offices d’Etat et hôpitaux de zone ? C’est avec un modèle ultralibéral que le Chef de l’Etat entend réaliser son «miracle» ?

Le PAG n'a rien d'originalité. Du «Bénin Révélé», nous irons bientôt au «Bénin Altéré». La liquidation en cours des sociétés, offices d’Etat et hôpitaux de zone et la forte pression fiscale sur les entreprises privées et surtout les ménages vont augmenter les inégalités.
Le déficit budgétaire de 12,3% du PIB en 2017 contre 6% du PIB en mars 2016 annoncé est trop élevé. Le risque d’accumulation de déficits et donc de crise de la dette pour notre pays est grand et pourrait hypothéquer l’avenir des générations futures.
Dans une dynamique de morosité qui caractérise notre contexte, le financement interne des dépenses en capital dont le volume s’accroît de plus de 187,7% sera de plus en plus intense. Dans ce cas, la pression fiscale sur les ménages s’en ressentira et ne pourra que concourir à la ponction sur le revenu disponible déjà maigre des ménages.

La structure des prélèvements des impôts et taxes sur les ménages marqués par la taxe sur les véhicules à moteur à quatre roues immatriculés au Bénin et utilisés pour le transport privé des personnes ou des marchandises en est une preuve.
Le recours aux ressources du marché dont le taux d’intérêt excèderait le taux de croissance économique (7% en moyenne) ne serait pas judicieux et fera courir le risque d’une crise de l’endettement pour notre pays.

Le grand paradoxe, le PAG n’a pas pu dire clairement comment il sera entièrement financé : Quelles seront les parts du budget national, du secteur privé et des Partenaires Techniques et Financiers ? La synthèse du PAG est restée muette sur la question. Ce qui explique le nom donné à ce PAG par les syndicats : «catalogue d’intentions sans cohérence».







Les réserves d’Agapit Napoléon Maforikan sur le forum "Parlons Politique"





"J'ai assisté le 17 mai 1997 au Plm Alédjo au lancement du PAG 1 de Kérékou. Plus tard au lancement du PAG2. Rien de nouveau donc en 2016. Enfin pour moi. Quand le système est mauvais les rêveries ne serviront qu'à endormir les illettrés et les tarés intellectuels. Le problème n'est ni Talon ni autres. C'est le système qui est mauvais. Et ces trucs du genre PAG ne servent à rien parce que personne ne contrôle rien. C'est une affaire de culture politique ou de culture tout court. Combien se rappellent encore du contenu de Bénin Alafia 2025 ? Combien pensent à son évaluation ? Combien savent mesurer le niveau d'exécution d'un PAG ? Que Dieu nous prête vie et que dans un an on fasse l'évaluation. Pour des gens comme moi, rien de nouveau. Opération de com politique réussie pas plus. Comme on en a vu avant. Avec des acteurs recyclés. Mais Dieu est maitre du temps. On aura l'occasion d'évaluer. Le temps seul sait départager. Il y en a qui ont la mémoire courte. Je suis heureux de constater que les rôles ont changé. Les postures aussi. Amusant !!! Moi, je n’ai pas suivi le PAG. Je ne cherche pas à en connaitre le contenu. Car j'ai une autre lecture des conditions de notre développement. Il me semble que j'en ai le Droit. Soyez plus lucides sinon vous risquez d'être surpris très bientôt. Je ne suis moi ni adversaire ni partisan du régime en place. J'analyse avec mes indicateurs. Et aucun bruit de vuvuzéla ne me prendra ma liberté. Vous êtes dans un rôle qui nous aveugle."
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