Mardi dernier, les députés ont adopté à l’unanimité la résolution sur l’utilisation de la biométrie dans les opérations de vote. Une volonté de progrès nettement affichée par la représentation nationale. Le vote manuel ayant suffisamment montré ses limites, les députés ont cru devoir passer à une étape supérieure. La confection à coût de milliards de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi) n’ayant pas non plus apporté les solutions idoines aux problèmes qui ont motivé sa mise en œuvre, il fallait tenter une autre expérience. C’est en cela que le vote biométrique qui balise le terrain pour le vote électronique a trouvé grâce aux yeux des élus du peuple.
« La biométrie, c’est pour s’assurer que le citoyen qui se présente pour voter n’a pas triché avec son identité ». Cette assertion servie par Augustin Ahouanvoèbla, président du Conseil d’orientation et de supervision de la Lépi justifie le bien-fondé du vote de cette résolution. En clair, les députés veulent mettre un terme aux tentatives de votes multiples qui mettent à mal la crédibilité des scrutins. Lorsqu’on sait que les contestations postélectorales émanent des acteurs politiques, on peut déjà se réjouir du fait que cette initiative de modernisation du vote émane d’eux et qu’ils y aient adhéré sans réserve.
« … Nous pouvons aller plus loin en décidant de produire des cartes d’électeurs à valeur de cartes d’identité nationale avec des puces à empreinte digitale… Il y a de petits équipements portables qu’on peut utiliser et avec cette carte, lorsque vous passez, votre nom s’affiche automatiquement et on peut l’avoir dans tous les bureaux de vote à bas prix… » Maîtrisant son sujet, Augustin Ahounavèbla a su trouver les arguments pour justifier la pertinence du choix opéré par ses pairs. Maintenant que l’Assemblée nationale a posé le pas qu’il faut, il reste au gouvernement de se laisser séduire par cette aventure. Car chaque institution a un rôle capital à jouer dans l’initiation et la concrétisation des réformes qui tirent le pays vers le haut.
En tout état de cause, le Bénin n’a rien à perdre en engageant son processus électoral sur la voie de la modernité. D’autres Etats africains comme le Burkina-Faso et le Nigeria ont réussi à passer ce cap avec succès. Pourquoi pas le Bénin ?
Moïse DOSSOUMOU