L'’opération de recensement et paiement des agents de l’Etat en activité et à la retraite démarrée le vendredi 16 décembre dernier dans l’Atacora se poursuit avec grande peine. Les différentes cibles grincent les dents en dépit des efforts des autorités en charge de son déroulement.
« Si je tombe ici, ils diront que cette vieille folle a eu une crise d’épilepsie sans reconnaître que ceci est dû au calvaire qu’ils nous font vivre ». Ainsi s’exprime une retraitée, ce lundi 19 décembre dans l’enceinte des Recettes des finances de Natitingou, le visage serré derrière des verres fumés. Arrivée tôt pour se faire recenser, elle fait peine à voir tant elle paraît furieuse face à la grande attente. Autour d’elle, grouille un monde important d’agents de l’Etat en activité et à la retraite. Massés autour de la porte donnant accès au bâtiment où se déroule l’opération de recensement et paiement, ils espèrent en finir une fois pour toutes avec cet acte pris par le gouvernement béninois via la direction générale du Trésor et de la Comptabilité publique. Mais à l’allure où vont les choses, il est difficile de tenir ce pari. «Avec l’affluence que je vois ici il est inutile d’espérer qu’on tienne dans le temps imparti. Je suis sur le terrain depuis cinq heures du matin et à cette heure je suis loin du compte. La programmation qui a été faite n’est pas respectée et l’on note un favoritisme au niveau de l’enrôlement », soutient Idrissou Abdoulaye Karè, directeur d’école, dépassé. Posté au niveau de la Recette-perception de Natitingou, il s’en veut d’abandonner depuis vendredi dernier son école pour s’acquitter de cette obligation. Opération menée par la direction générale du Trésor et de la Comptabilité publique en collaboration avec l’INSAE, ce recensement qui vise, selon Mensah Gilchrist Wongla, receveur-percepteur de Natitingou, à actualiser la base de données des salariés et des pensionnés, se tient dans des conditions plus ou moins acceptables. A la Recette-perception de Natitingou où sont attendus 1423 salariés et 530 pensionnés, seulement 300 personnes ont été enregistrées à la date du samedi 17 décembre. Et pour ce résultat il a fallu réquisitionner au-delà de l’heure de service les deux agents recenseurs commis à la tâche. Trois attendus au départ, deux seulement ont été mis à disposition et l’insuffisance des kits d’enregistrement n’est pas de nature à faciliter la tâche. Outre les données renseignant sur l’identité desdits agents les empreintes digitales et les photos sont prises à l’aide des kits d’enregistrement. Malgré la bonne volonté des agents, ces outils sont loin de se plier aux désidératas des humains. Au-delà de 18 h, ils sont défaillants et n’arrivent point à collecter les informations y introduites. Loin de reconnaître que certaines faveurs sont faites à des responsables de diverses structures de l’Etat pour une diligence de l’opération à leur profit et aux retraités au regard de leur âge, le receveur-percepteur balaie du revers de main les allégations mensongères tendant à plomber le cours normal des choses. Le hic reste, à ses dires, imputable au nom respect par les uns et les autres de la programmation préétablie.