Le 6 avril 2016, le Président Patrice Talon a prêté serment sous le sceau de la rupture et du nouveau départ. Il n’est plus un secret pour personne que le peuple béninois aspire à une bonne gouvernance dans tous les secteurs, notamment dans le domaine de la passation des marchés publics. En effet, la passation des marchés publics a toujours fait l’objet de grandes polémiques depuis l’appel d’offres jusqu’à l’attribution proprement dite. Et si les Béninois ont voulu de la rupture, c’est pour effectivement tourner dos à certaines pratiques régressives, en l’occurrence le clair-obscur qui a toujours existé dans la passation des marchés publics. Mais hélas !!! Les habitudes ont la peau dure.
Aux date et heure limites de dépôt des offres fixées au 17 Octobre 2016 à 10 heures et prorogées jusqu’au 02 Novembre 2016 à 10 heures, sur douze(12) candidats ayant acheté le dossier, sept(07) ont déposé leurs plis. Il s’agit de: GIFA ET MERCERON, BELLSEA, SOGEA SATOM, BOSKALIS INTERNATIONAL BV, SOMAGEC GUINEE EQUATORIALE, JEAN DE NUL et VAN OORD.Par la référence du bordereau d’envoi N° 486/PRMP/MCVDD/S-PRMP du 25 Novembre 2016, la Personne Responsable des Marchés Publics du Ministère du Cadre de Vie et du Développement Durable a transmis à la Direction Nationale de Contrôle des Marchés Publics pour étude et avis, le rapport d’évaluation des offres. Après examen préliminaire des offres et à l’issue de la vérification de la qualification, les offres de trois(3) soumissionnaires ont été écartées pour des motifs sans fondement aucun. Selon un membre de la commission dont le nom requiert l’anonymat, trois sociétés ont été éliminées au motif de conditions qui ne sont nullement éliminatoires dans le Dossier d’Appel d’Offres (Section III des critères d’évaluation et de qualification- Pages 35 et 36 du Dossier d’Appel d’Offre). Selon le rapport, on peut se rendre compte qu’une société a été éliminée parce que ne disposant pas d’équipement d’éclairage, topo métrique et bathymétrique. Selon le même rapport, ladite société s’est vue écartée parce qu’ellene dispose pas de foreuses et de véhicules 4*4 de liaison. Des raisons farfelues qui ne se retrouvent nulle part dans le Dossier d’Appel d’Offre. C’est ainsi qu’au terme de l’examen des offres, le soumissionnaire BELLSEA a été retenu contre toute attente.
BELLSEA ??? Ce n’est pas vrai !!!! Cette société a à son actif des travaux inachevés au Cameroun (Elle a perçu 11 milliards supplémentaires au gouvernement camerounais puis a abandonné les travaux) ;et des clauses de Partenariat-Public-Privé non respectées en RDC.BELLSEAa aussi fait cafouillage au Nigeria et en Sierra Leone sous l’égide de DREDGING INTERNATIONAL, un filial du groupe VINCI.C’est donc une société championne de cafouillage en Afrique. Elle est à l’image de BOSKALIS qui, quant à lui,a bradé sous le régime YAYI plus de 22milliards (plus les avenants pour un total de 42 milliards) dans la construction des digues sur nos côtes. Les travaux exécutés par BOSKALIS sont d’une inefficacité regrettable. Cette société est actuellement en procès en Ile Maurice. Les digues posées n’ont eu aucun effet etl’érosion bat sont plein à Akpakpa et environs au grand dam des riverains.
Pendant que les entreprises honnêtes ayant la qualification et l’expertise requises sont brimées, on s’attèle à promouvoir la médiocrité au plus haut sommet de l’Etat.
Que reproche-t-on aux entreprises telles que :SOMAGEC,JEAN DE NUL,VAN OORD, GIFA ET MERCERON, qui pourtant remplissent toutes les conditions pour être retenues?
Présente au Maroc, en Guinée Equatoriale et en Mauritanie,la société SOMAGEC respecte toutes les conditions de l’appel d’offres.
VAN OORD, société Hollandaise de grande réputation a prouvé ses compétences sur le plan mondial.
JEAN DE NUL disposant d’une flotte de 82 navires a prouvé son expertise en faisant reculer la mer de 22 km à Dubaï et a réalisé le prestigieux ’’PALM JEBEL ALI ISLAND’’ Dubaï(E.A.U). C’est une entreprise qui travaille en étroite collaboration avec le Groupe MERCERON, spécialisé dans l’enrochement depuis plus de 60 ans au Canada, en Angleterre et partout en France. JEAN DE NUL, spécialisé dans le dragage vient renforcer MERCERON pour un travail de qualité.
Chacun de ces groupes régulièrement corrects s’est vu tout simplement écarté. Pour quel motif ? Surement et visiblement que les promoteurs de ces sociétés sont trop honnêtes pour bénéficier d’une telle offre. Surement aussi que les différents promoteurs n’ont pas un parrain politique dans les couloirs de la Présidence pour appuyer le dossier déjà trop correct. Là-bas les gens n’aiment pas ce qui est correct. On préfère faire avec ses familles, parents, alliés et amis. Peu importe le contenu du dossier. Pourvu que ca respecte le critère d’éligibilité secrètement définis entre eux et que ca réponde à la question : ’’Combien de milliards me donnera-t-il en retour ?’’ Nous voici malheureusement retombés dans les mêmes travers à l’ère du nouveau départ. On croyait avoir fini avec tout ça, mais dommage. Nous assistons à un drame de plus avec cette affaire orchestrée au plus haut sommet de l’Etat. Et à cette allure de magouille déguisée, 28 milliards du contribuable béninois seront bientôt jetés dans la mer. Vraiment regrettable pour notre pays. Mais à quoi bon finalement d’avoir opté pour la rupture si les mêmes magouilles doivent continuer ? Le Chef de l’Etat qui veut donner priorité au Partenariat Public-Privé durant son quinquennat est-il au courant pendant que le Programme d’Action du Gouvernement vient d’être lancé ? Nous y reviendrons...
M.M