La Cour d'Assises de Cotonou, a condamné lundi, l'accusé Anselme Sokou, à douze (12) ans et Chérifath Adjagba, à neuf (09) ans de travaux forcés, tous deux de nationalité béninoise, accusés d'empoisonnement, vol, menaces de mort et détention de chanvre indien, 26ème dossier inscrit au rôle de la première session ordinaire de la Cour d'Assises de Cotonou de 2016.
Courant octobre 2007, à Sékou-Dénou, dans l'arrondissement d'Allada, et à la suite d'une interpellation sur des cas de vol répétés dans la concession de Dansi Sokou, le nommé Anselme Sokou n'aurait cessé de proférer des menaces de mort par empoisonnement à l'encontre de son oncle Dansi Sokou . Ainsi, il aurait contraint l'oncle à quitter sa propre concession. Le 15 mars 2007, le nommé Prisca Adomaï, épouse de Béranger Sokou a laissé sur le feu de la sauce pour aller chercher de l'eau dans une maison voisine.
Profitant de cette absence, dame Chérifath Adjagba, cousine d'Anselme Sokou a versé dans la sauce, un produit précédemment emballé dans un sachet que lui aurait remis son cousin. Elle aurait agi sur ordre de ce cousin. Après cuisson, Prisca Adomaï avait servi ladite sauce à son époux Bérenger Sokou et à sa fille Florida qui l'ont tous consommée. Avant de finir le repas, la petite Florida alors âgée d'un an environ et sa mère sont tombées dans un état comateux et transportées d'urgence à l'hôpital par Bérenger Sokou qui a son tour et quelques instants après, s'est retrouvé dans le même état que les deux autres. Le chien qui avait consommé le reste du repas abandonné par le couple est retrouvé mort. A la suite de l'arrestation des nommés Anselme Sokou et Chérifath Adjagba, il a été découvert dans la maison de celui-là du chanvre indien dont il faisait usage.
Interpellée, Chérifath Adjagba a reconnu les faits d'empoisonnement mis à sa charge et à toutes les étapes de la procédure en décrivant avec précision l'origine du produit et en déclarant que c'est sur ordre de Anselme Sokou qu'elle a agi.
Quant à Anselme Sokou, il n'a reconnu que les faits de vol de caisse contenant les fonds de tontine et de détention et usage de chanvre indien. Il a nié les faits de complicité d'empoisonnement en variant dans ses déclarations.
L'enquête de moralité effectuée sur le nommé Anselme Sokou lui est défavorable. L'enquête de moralité effectuée sur la nommée Chérifath Adjagba lui est également défavorable.
Les accusés sont tous deux (02) en détention préventive depuis le 21 avril 2007.
A la barre, Anselme Sokou n'a pas reconnu les faits qui lui sont reprochés. Quant à Chérifath Adjagba, elle les a avoués et a collaboré avec la Cour tout précisant que les produits étaient utilisés en vue d'unir les membres de la famille.
Dans sa réquisition, le ministère public a démontré et déclaré les deux accusés coupables des infractions tout en requérant contre eux, les travaux forcés à perpétuité.
Me Rafikou Alabi, avocat de l'accusé Anselme Sokou a plaidé le doute et demandé à la Cour de retenir contre son client, le temps déjà passé en prison ou tout au plus le condamner à quelque mois d'emprisonnement.
De même, la défense de Chérifath Adjagba assurée par Me Florent Koukoui, a plaidé pour la relaxe pure et simple de son client en ce sens que le doute plane sur sa culpabilité.
Délibérant, la cour présidée par Christophe Atinmakan assisté d'Ismaël Sanoussi et de Martial Boko, a condamné Anselme Sokou à douze (12) ans de travaux forcés et Chérifath Adjagba à neuf (09) ans de travaux forcés.
Le ministère public était assuré par Marie-Josée Patinvoh. Me Théogène Zountchékon a tenu la plume.