 |
NEWS |
© Autre presse par dr
Marché Dantokpa à la veille des fêtes de fin d’année : Des produits à vil prix, le piège de l’insécurité alimentaire |
Comme les autres villes, Cotonou se prépare à vivre les fêtes de fin d’année qui s’annoncent à grands pas. Les stands de vente de jouets et les boutiques d’articles divers s’animent apparemment, quoique les consommateurs se plaignent du manque de moyens et de la morosité économique ambiante.
En cette fin d’année, c’est la mévente qui caractérise le marché des jouets et la vente des autres articles assimilés. L’on note moins de visiteurs devant les stands et les rares qui s’y engagent rechignent souvent à acheter faute de moyens, au grand dam des vendeurs qui ne cachent pas leur tristesse.
Pour certains clients, les fêtes de cette fin d’année s’annoncent difficiles. Au Centre de promotion de l’artisanat (CPA) de Cotonou, dame Rahimatou Sadikou est vendeuse d’articles ludiques. Sur son stand, on retrouve presque tout à offrir à un enfant : poupées, ordinateurs, jeux de construction, scrabble, tablettes, voitures, vélos et autres. Pourtant, il n’y a pas d’affluence autour de ce marché circonstanciel. La vendeuse se plaint de «mévente totale». Elle pointe du doigt la situation socio-économique actuelle du pays. «L’argent ne circule pas, les clients ne viennent pas ou carrément promettent revenir pour acheter mais on ne les voit pas», confie-t-elle quelque peu dépitée. Elle avance également que la libération des espaces publics engagée récemment par le Gouvernement a plombé davantage l’ambiance du marché. «Les autorités nous ordonnent de céder les trottoirs et les abords des places publiques alors qu’on est déjà installés et donc les clients sont perdus et ignorent où nous trouver», explique-t-elle.
Pour Chantal Mensah, autre vendeuse de la place, la morosité lui semble criarde au point où elle se retrouve dans l’obligation de revendre certains articles au prix d’achat afin de subvenir aux besoins de sa famille et d’honorer ses engagements auprès des institutions de finance. « On est obligé de réduire complètement les prix des jouets pour pouvoir récupérer un peu notre argent investi», précise-t-elle. Elle aussi accuse les autorités d’être responsables du désarroi.
Chantal Mensah plaide auprès des autorités pour une dérogation dans la mesure qui vise à libérer les espaces publics. «Il faut qu’on nous permette de rester à notre endroit habituel de vente surtout en cette période de fête et nous allons prendre toutes les dispositions possibles pour quitter les lieux une fois les fêtes terminées», propose-t-elle.
Place Lénine où Alexandrine Sacramento exerce également la même activité, la situation n’est pas différente. Les clients viennent à compte-goutte, malgré la baisse des prix des articles. «Nous avons des jouets même de 500 francs mais les gens ont du mal à les acheter», laisse-t-elle entendre.
Lématou Saïbou pense, quant à elle, que la situation de récession économique du Nigeria a aussi contribué à la dégradation de la situation économique du Bénin. « La chute du naïra qui a perdu considérablement sa valeur ces derniers temps a tué notre économie, je n’ai jamais vu un mois de décembre pareil», pense-t-elle. Même si dans l’ensemble, la situation se vit très mal en cette période de fin d’année, il est clair que la Noël aura bel et bien lieu. Et le plus important pour les enfants, c’est que le Père noël descende dans les ménages et foyers pour déposer comme à l’accoutumée leurs cadeaux, en dépit de la morosité.
Zalikath CHABI-YAOURE (Stag)
| Nos réseaux sociaux |
|
Tous les articles d'actualités
