Un état des lieux en toute objectivité et une foi inébranlable devant la haute montagne du développement du Bénin et du bien-être des populations à soulever. Le Président Patrice Talon, hier au parlement, devant l’amaigrissement du panier de la ménagère depuis son accession au pouvoir, s’est refusé de verser dans la politique politicienne et l’insensibilité pour avouer qu’il y a péril en la demeure. « Je sais que les exigences des peuples sont toujours proportionnelles au degré de leur souffrance. Je lis l’inquiétude dans les regards de mes compatriotes et j’entends les critiques souvent acerbes qui sont faites ». Voilà en quelques mots, le réalisme d’un chef d’Etat qui dit être pleinement conscient de la légitimité de l’impatience de ses concitoyens et appréhende à sa juste valeur, l’immensité de la tâche qui l’attend, lui et son gouvernement.
La preuve, en dépit de l’empressement de ses concitoyens pour que, dans l’immédiat, une solution soit trouvée à l’endémique morosité économique, Patrice Talon s’est refusé de tomber dans le piège des fausses promesses. Mais, du haut de la tribune de l’Assemblée nationale, il a pris l’engagement de se consacrer corps et âme au redressement du Bénin et du bien-être de ses compatriotes. En homme responsable, il a aussi averti que pour atteindre l’objectif escompté, il faudra du temps, de la méthode mais aussi de la rigueur. Il est évident que ces vérités servies au peuple et ce pragmatisme dont a fait montre le président Talon devant les députés hier, le placent au rang des hommes d’Etat qui ont du respect pour leurs mandants.
Cependant, du discours très concis et assez explicite de l’ancien homme d’affaires, les Béninois ne veulent retenir que les engagements pris pour les sortir de la misère. Et dans cette course effrénée au bonheur de son peuple, tant mieux si Patrice Talon, tout en évitant les à-peu-près et les raccourcis, s’appuie sur son expérience et son parcours pour donner un coup d’accélérateur au développement du Bénin. Mais, là encore, il ne faut pas compter sur les fausses promesses du président Patrice Talon impatient de réformer, de reconstruire, sachant que les réformes ne seront pas achevées en une année et qu’il n’y aura non plus le plein emploi en un laps de temps. C’est dire que le langage de la vérité est au rendez-vous de la gouvernance Talon. Et, entre un état de la nation toujours peu enviable et l’impatience des uns et des autres à conjurer le mauvais sort, il faut faire confiance au chantre du Nouveau départ et s’en remettre à sa détermination à redresser la barre du navire Bénin.
Angelo DOSSOUMOU