L’une des entreprises du Chef de l’Etat béninois Patrice Talon serait en train d’exécuter à Abidjan en Côte d’Ivoire un projet immobilier de construction de 2500 logements sociaux. Que le président de la République exécute un tel projet en Côte d’Ivoire ne devrait poser de problème. Mais le hic dans cette affaire est que, selon les informations parvenues à notre rédaction, c’est la Banque africaine pour l’industrie et le commerce du Bénin (BAIC-Bénin) qui financerait ce projet. Et si cette information se vérifie, il y a mal donne.
Depuis son ouverture en novembre 2015, les opérateurs économiques béninois ont toutes les difficultés du monde à se faire accompagner par cette banque dite pourtant d’investissement. Parfois l’une des conditions qu’impose la Baic, est de prouver un chiffre d’affaires d’au moins 500 millions. Et comme si cela ne suffisait pas, il faut que l’ouverture se fasse sur étude de dossier, à tel point qu’on se demande si cette banque est vraiment au service des opérateurs économiques béninois. On en était là quand, contre toute attente, on apprend que la Baic serait en train de financer un projet qui va contribuer au développement de la Côte d’ivoire et qui va utiliser de la main d’œuvre ivoirienne.
D’un autre côté, on peut se demander pourquoi le président Talon délocaliserait-il un projet d’une telle envergure et qui, exécuté ici, aurait beaucoup de retombées sur le Bénin ? Le réaménagement du cadre de vie, des investissements directs, de l’emploi, sont autant de retombées directes qui figurent dans le Programme d’action du gouvernement de la Rupture, le Bénin révélé, tout comme d’ailleurs un projet pareil de construction de logements sociaux. Faut-il croire que dans l’esprit du Chef de l’Etat, exécuter un projet d’une telle envergure qui, pour une rare fois, ne concerne pas l’Etat, ne peut prospérer dans un environnement comme celui du Bénin ? Si patrice Talon ne croit pas à la rentabilité d’un tel projet dans son propre pays, comment peut-il convaincre les investisseurs étrangers à venir explorer des opportunités d’affaires au Bénin ? Dans la forme comme dans le fond, la démarche du Chef de l’Etat pose un problème tout comme cette option de la Baic-Bénin d’accompagner un tel projet hors du territoire national pendant qu’elle n’encourage pas des projets d’investissements à l’interne.
Nos sources promettent des détails croustillants sur ce dossier les jours à venir
Worou BORO