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Art et Culture

Koffi Attede à propos du Festival international de théâtre de l’ouverture : « L’ambition du FITO est d’offrir à la fois de la diversité et un théâtre d’identification »
Publié le vendredi 23 decembre 2016  |  La Nation
Koffi
© aCotonou.com par DR
Koffi Attede, opérateur culturel, chargé de l`administration du Festival international de théâtre de l’ouverture (FITO),





Les 23 et 24 décembre, se déroule à Comè la toute première édition du Festival international de théâtre de l’ouverture (FITO). Tout est fin prêt pour une belle fête, soutient Koffi Attede, opérateur culturel, chargé de l’administration dudit festival, rencontré à la veille du festival.

La Nation : Festival international de théâtre de l’ouverture (FITO), un festival de plus ?

Koffi Attede : C’est un autre festival qui naît et je comprends aisément cette forme de doute que couvre votre question. Le FITO est certes un nouveau festival, mais il a son identité et ses particularités. L’enjeu principal pour nous, ce sont les publics. Satisfaire la demande, pour nous, est prioritaire. Le dispositif ne néglige pas pour autant les paramètres de diffusion de l’offre existante. Comme tout festival, nous créons une passerelle sauf qu’ici, la priorité est véritablement donnée aux publics. La programmation, par exemple, est orientée vers eux. Ils l’influencent fortement. Les publics donnent l’essence première de la notion d’ouverture qui est au cœur de notre démarche.

Si le public intervient autant, qu’elles étaient alors les motivations à la base ?

Nous partons du principe qu’au Bénin, la dimension entrepreneuriale et industrielle de la culture n’est pas encore prise en compte dans les politiques et stratégies publiques de développement du secteur; et ce, malgré la quadruple dimension du potentiel culturel du Bénin qui inclut les biens et services créatifs, artistiques et artisanaux, les cultes et traditions, le patrimoine matériel et les legs, les entreprises et industries culturelles. Ce manque appelle une réponse et des contributions urgentes qui doivent venir prioritairement du secteur privé.
Nous considérons que si le théâtre est l’art par excellence du partage, il ne doit pas être enfermé dans des considérations de « professionnalisme » et de banalisation des enjeux de consommation. Le théâtre est partage, don de soi, générosité, solidarité, ouverture. Ouverture aux autres genres théâtraux, aux autres formes d’expressions artistiques, aux publics (jeunes, adultes, personnes instruites ou non) et à toutes les catégories de créateurs (amateurs, professionnels).

Où en êtes-vous par rapport à l’organisation ?

Nous sommes fin prêts. Cette édition du FITO se déroule à Comé les 23 et 24 décembre prochains.

Parlez-nous alors des objectifs du festival !

Le principal objectif que nous visons est de mettre en place, d’animer et de pérenniser à partir du Bénin et du théâtre, un modèle équitable de plateforme marchande des arts et spectacles, tourné vers les publics. Il est ainsi important de veiller à faire porter l’événement par un organisme privé ayant une présence nationale forte et de précieux réseaux internationaux. Nous avons aussi pour ambition de révéler des talents, de valoriser des formes d’expression artistique sous exposées, d’ouvrir le FITO à la formation, au travail des auteurs, d’en faire un modèle d’événement culturel bien géré, qui crée de la richesse et des emplois.

Pensez-vous que votre événement est opportun en ce moment où des festivals thématiques, notamment sur le théâtre, poussent comme des champignons au Bénin ?

Est-ce que la question de la désaffection des publics pour les lieux de culture, notamment les théâtres, est réglée pour autant? Je ne pense pas. Est-ce que l’épineux problème d’un ’’théâtre imaginé pour nos publics’’ a été vidé ? Je ne crois pas. Pour nous, il ne s’agit pas de se retenir parce que d’autres auraient échoué ou parce que la liste des événements supposés être de même nature que le FITO serait longue. Non. Pour nous, il faut agir, proposer, questionner concrètement les publics, prendre le risque d’aller vers eux, de les satisfaire, chercher une nouvelle façon de soutenir la chaîne de production et de diffusion théâtrale en centrant la démarche sur la qualité de la consommation. C’est le sens de notre démarche.

Quel serait selon vous l’impact du FITO au plan socioculturel pour le Bénin ?

L’ambition est d’offrir aux publics à la fois de la diversité et un théâtre d’identification aussi bien à travers la langue que par les thématiques et les formes d’expression. Je donne un exemple. Nous avons dans la programmation de cette année, un spectacle intitulé : A ne pas vendre. Cette production traite de la question de l’insécurité foncière et des conflits domaniaux.
La programmation 2016 est riche de spectacles de marionnette, de théâtre, de stand-up, présentés à l’école, au marché, dans la rue et sur la place publique. Pour cette édition inaugurale, la diversité s’exprime aussi, modestement, par les pays présents : le Bénin et le Togo.

Quels sont les critères de participation pour les troupes ?

Les troupes participantes ont été sélectionnées sur audition et sur la base de la pertinence de leurs propositions pour les publics cibles de cette édition inaugurale.

Josué F. MEHOUENOU
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