Pas de cadeaux, en ce 25 décembre 2016, de petit Papa Noël pour les Béninois ! La rupture s’est invitée, sans ménagement, dans les foyers qui ont souvent commémoré la nativité du christ avec faste. Cette fois-ci, les enfants habitués à des présents somptueux ont dû composer, pour la plupart, avec la bourse de papa qui leur a interdit ce luxe. Les vendeurs de jouets restés sans visiteurs jusqu’au soir du réveillon ont, avec pincements au cœur, compris que la première fête de Noël de l’ère Talon n’était pas celle des bonnes affaires. Même les tables généralement remplies de mets copieux et de boissons rafraîchissantes ont été frappées par cette rupture qui a obligé les plus dépensiers à savoir raison garder.
D’ailleurs, la commémoration de l’entrée dans la nouvelle année ne s’annonce également pas sous de bons auspices. Bref, s’il y a des fêtes de fin d’année que les Béninois n’oublieront pas de sitôt, ce sont celles de cette fin d’année 2016. Et pour cause, la morosité économique a paralysé les traditionnelles initiatives. Une certitude, la bombance ne sera pas au rendez-vous de ces premières fêtes de fin d’année sous la rupture. Mais, si c’est le prix à payer pour que demain soit meilleur, les Béninois sont prêts au sacrifice. D’ailleurs, dans un contexte régional où chaque pays travaille à mettre de l’ordre dans son économie, ont-ils le choix ? Certainement pas. La preuve, le Nigeria dont le Bénin, sur le plan économique, dépend en grande partie, a choisi de composer avec un protectionnisme aux conséquences énormes pour le petit voisin de l’ouest. Alors, aux Béninois de comprendre que l’heure est grave et qu’il faille autant que les autres pays frontaliers, mettre de l’ordre dans notre économie.
Ainsi, passé l’épisode des moroses fêtes de fin d’année, le grand défi pour le président Talon est que ses compatriotes n’aient pas à revivre les mêmes frayeurs et désagréments l’année prochaine. Et pour cela, il faut, au plus vite, remettre les Béninois au travail et relancer la production locale. Aussi, faudra-t-il mettre en place les balises pour définitivement contrer la corruption afin que la richesse nationale, comme aime si tant le dire le prédécesseur de Talon, soit équitablement partagée. Douze mois, c’est maintenant. La rupture a déjà assez sévi. Les Béninois ne rêvent, à présent, que d’un nouveau départ rempli de joie et d’allégresse et après des sacrifices à la taille de ceux consentis ces derniers jours, ils le méritent. Et si demain sera vraiment meilleur, Talon doit agir, à la hauteur des attentes de ses compatriotes, pour que ces derniers jours difficiles soient en 2018, de vieux et mauvais souvenirs. Amen !
Angelo DOSSOUMOU