La crise à la Fédération béninoise de football relève désormais du passé. Dans une salle d’audience du Palais de la Marina aménagée pour la circonstance le vendredi dernier, les protagonistes sont parvenus à la signature d’un protocole d’accord consacrant la fin de la crise.
La crise qui secoue la famille du football est finie, est-on tenté de dire. C’est à travers la signature d’un protocole d’accord le vendredi dernier au Palais de la Marina devant le Chef de l’Etat, Athanase Guillaume Patrice Talon et son gouvernement, que les principaux acteurs, les autres présidents de fédérations et les membres du Conseil national olympique et sportif du Bénin ont pris l’engagement de conjuguer la crise au passé. Dans les différents discours, aucun chef de groupe ou porte-parole ne veut porter la responsabilité d’un éventuel blocage. « Nous sommes enfin au bout du tunnel », a déclaré Oswald Homeky, ministre des sports à l’occasion de la signature du protocole d’accord consacrant la mise en place d’un bureau exécutif transitoire et consensuel pour un mandat de 18 mois. « Je prends l’engagement de conduire ce groupe à bon port », a-t-il ajouté. Georges d’Almeida, représentant de Victorien Attolou du camp Ajavon, félicite pour sa part Anjorin Moucharafou. « ça a été long, très long, même difficile. Nous y avons cru et nous prenons l’engagement devant le peuple » a-t-il dit. Dans son message, le porte-parole du camp Augustin Ahouanvoébla, Francis Koto Gbian a été clair. « Nous venons d’enterrer les démons du football béninois. Nous devons respecter scrupuleusement cet engagement pris aujourd’hui devant le peuple », a-t-il déclaré. Dans son mot d’exhortation, le Chef de l’Etat s’est réjoui de ce que les protagonistes aient fumé le calumet de la paix, mais s’est désolé que le Bénin n’ait pas pu soulever un trophée sous-régional, voire international. « Je suis ému d’assister à cette cérémonie de signature de Protocole. Ce n’est pas malheureux de vivre les crises, mais, c’est dangereux quand cela s’éternise. Vous avez réussi à transcender vos divergences. Je suis simplement chanceux », a-t-il conclu.
Management payant pour Oswald Homeky
Tout était partie des rencontres périodiques avec les différents acteurs dès sa prise de service, ce qui l’a amené à réunir les protagonistes autour d’une table. Ce geste apparemment anodin n’a pas eu toute suite l’effet escompté. Mais, au moment où certains trouvent en ce geste du déjà vu, d’autres y ont cru compte tenu du management appliqué du ministre qui allie fermeté et rigueur dans la discrétion. Dans une démarche purement cartésienne, il a su obtenir de ses interlocuteurs tout ce qu’il veut et de façon spontanée. Ainsi, il a eu de la part des acteurs toutes les garanties avec le concours du Chef de l’Etat. Finalement, il a réussi à décrocher le jackpot.
Propos recueillis
Magloire Oké
« Pour moi, c’est des sentiments de joie et de satisfaction. Vous venez de dire tout à l’heure que je fais partie des membres influents de mon camp. Normalement, en tant qu’acteurs de football, il faut qu’on cesse de parler de camp parce que le football est un jeu collectif, et quelles que soient nos divergences nous devons savoir que nous avons intérêt à dialoguer, à parler ensemble afin de défendre les intérêts du sport roi béninois. Vous n’êtes pas sans savoir l’état critique dans lequel vit notre championnat alors que championnat, c’est le socle pour le développement du football. Vous voyez, depuis près de 10 ans, aucun championnat n’est jamais allé à terme. Donc, à partir d’aujourd’hui, moi, Magloire Oké, je ne parle plus de camp. Le Chef de l’Etat a parlé et devant lui, chacun a pris l’engagement en signant le protocole pour le développement du football béninois. C’est un engagement pris. J’en profite pour souhaiter bonne année aux acteurs ainsi qu’au peuple »
Athanase Bocco
« D’entrée de jeu, je m’en voudrais de ne pas féliciter le Chef de l’Etat, le président Patrice Talon et tout son gouvernement, notamment le ministre des sports, Oswald Homeky. C’est une grande joie qui m’anime, car ce n’est pas une victoire d’un camp sur un autre, encore qu’il n’y a plus de camp. Je vous l’ai dit à plusieurs reprises et au cours de mes sorties que le règlement de cette crise relève d’une volonté politique. Et c’est cela qui a manqué à son prédécesseur, Boni Yayi, ce qui nous a amené là où nous en sommes. Il a dit dans son exhortation qu’il est chanceux. On est chanceux quand on prend des initiatives qui renforcent l’union et non qui divisent. C’est toute ma satisfaction. Pour le reste, nous allons nous entendre sur les questions essentielles, sinon, le temps risque de nous rattraper. Je rends hommage au jeune ministre Homeky, c’est un jeune plein de talents. Le football est désormais engagé dans le « Nouveau départ » et finira par donner de très beaux fruits pour la postérité. Le peuple béninois peut croire en notre engagement et va se sentir libéré. J’en profite pour souhaiter à toutes et à tous une bonne et heureuse année 2017 »
Ambroise ZINSOU