Ça frise le ridicule. Alors que le Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig)est à 40 000 F Cfa au Bénin, des employés continuent de percevoir 10 000 F Cfa comme paye. Une misère. Du moins, le montant du salaire est désormais subordonné à l’humeur des responsables. Nous sommes dans un Complexe scolaire à Atrokpocodji dans la commune d’Abomey-Calavi. Une institutrice nous raconte son histoire. «Au début, je percevais 30 000 F Cfa. En octobre dernier, sans aucune explication on m’a payé 15 000 et en novembre 10 000», confie-t-elle désabusée. La goutte d’eau qui semble avoir fait déborder le vase et qui l’amène à partager son désarroi est relative à son licenciement.«J’étais à l’école hier.On devrait faire le point de la fête qu’on a organisée pour la fin de l’année. C’est à cette occasion que l’un de nos responsables m’a annoncé qu’à cause des problèmes de trésorerie trois d’entre le personnel enseignant sont renvoyés», raconte l’infortunée. A l’entendre, ils n’ont pas été avertiset n’ont reçu aucune indemnité, encore moins la paye du mois de décembre. Un Complexe scolaire qui a des problèmes de trésorerie mais qui, paradoxalement, est prêt à banqueter! Mauvaise foi ou irresponsabilité? Mais, loin de vouloir nous attarder sur des détails, il urge que les véritables questions soient posées. En effet, quelle est la politique mise en œuvre par l’Etat pour contrôler le payement effectif du Smig au ‘’dernier’’ employé?Comment doivent se faire les licenciements sous nos cieux?Que deviendront les familles des licenciés?Commentpasseront-elles cette période de fête?Les autorités à divers niveaux sont donc interpellées. Le Bénin a opté pour la ‘’Rupture’’et ces pratiques ne devraient plus avoir droit de cité.
C K