Le rapprochement subit entre le Chef de l’Etat Patrice Talon et le président Adrien Houngbédji aurait-il pour dommage collatéral Kader Gbadamassi ? Entre deux négociations, c’est l’avenir politique de ce transfuge du Prd lors de la dernière présidentielle qui se voit sacrifié dans une logique de règlement de compte. De quoi est-il question ?
Houngbédji, on le sait, ne tolère pas la dissidence. Encore moins quand ça vient d’un vice-président du parti.Qu’il vous souvienne que contre le mot d’ordre du Parti du renouveau démocratique (Prd) dont il était le vice-président, Kader Gbadamassi avait opté pour la Rupture en appelant les militants à voter pour Patrice Talon. En guise de récompense pour son soutien, le poste de Dg/Sogema lui était prédestiné. Ceci surtout à cause de son ethnie de provenance, les Yoruba étant considérés comme ceux qui maîtrisent le mieux les rouages du commerce, donc capables de bien gérer le grand marché Dantokpa. Mais depuis l’attente se fait longue. Nos sources nous renseignent que la tête de Kader Gbadamassi aurait été mise à prix par Adrien Houngbédji avant tout rapprochement avec Talon. Mais en plus d’obtenir de Patrice Talon de surseoir à toute promotion de son ancien vice-président, Houngbédji aurait également exigé qu’il lui soit interdit toute activité politique hors du Prd. Patrice Talon ayant besoin des députés Prd pour faire passer ses réformes au parlement, se voit ainsi pieds et mains liés de même que Kader Gbadamassi.
On ne serait donc pas surpris de voir, les jours à venir, Kader Gbadamassi, présenter des excuses et faire à nouveau allégeance à son parti originel, condition sine qua non à toute nomination. Une réconciliation entre Kader Gbadamassi et Adrien Houngbédji se profile donc à l’horizon puisque de toute façon, les deux se retrouvent aujourd’hui du même côté.
Pour ceux qui l’ignorent, Kader Gbadamassi est le fils de feu MoucharafouGbadamassi, membre fondateur du Prd et allié de première heure d’Adrien Houngbédji. C’est Moucharafou Gbadamassi qui a donné à Adrien Houngbédji la clé de Porto-Novo et a permis l’ancrage du Prd dans le milieu yoruba. Rien qu’au nom de cette amitié, Houngbédji devrait faire table rase du passé, pardonner et laisser Kader Gbadamassi se tracer sa propre voie en politique.
Voilà comment se gère la Rupture. Les opposants d’hier sont mieux lotis que les artisans de première heure. Et ce n’est pas tout. Bientôt, votre journal fera des déballages sur la manière dont Bruno Amoussou a été contraint au chômage.
Worou BORO