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Art et Culture

Libération de l’espace public : Les populations entre obéissance et résistance
Publié le jeudi 29 decembre 2016  |  24 heures au Bénin
Déguerpissement
© aCotonou.com par DR
Déguerpissement au Bénin




L’opération de libération de l’espace public lancée par le gouvernement du Président Patrice Talon rentre dans quelques jours dans sa phase active. Déjà la situation est diversement appréciée et suivie.
L’Etat cassera ou ne cassera pas ? « Non, il ne cassera pas », « Il fléchira devant nos lamentions », « Ce gouvernement ne recule devant rien », « Il ne pourra pas nous dégager », « On attend de voir ». Dans les bars, les cafés, les services, les marchés, les bureaux, les rues, le sujet est largement débattu. Entre interrogations, psychose, obéissance et volonté de défier le gouvernement, la décision relative à la libération de l’espace public mobilise les attentions et le peuple retient son souffle. Au cœur de cette multitude de commentaires et d’opinions, les uns aussi favorables que défavorables au Chef de l’Etat, Patrice Talon, il y a une idée qui se fait persistante, évoquant l’ultimatum fixé au 31 décembre 2016. Passé ce délai, le gouvernement, à travers le préfet, se réserve le droit de descendre sur le terrain pour mettre de l’ordre. Entre obéissance et résistance, il faut choisir. Dans les rangs des occupants, une minorité se conforme déjà à la décision de l’Etat central. Dans la ville de Cotonou, quelques boutiques et hangars érigés sur l’espace public tombent sous les coups du marteau et de la pioche. Des manœuvres recrutés par les occupants sont à la tâche pour un déguerpissement en douce pour ne pas subir et sans doute, avec toutes ses conséquences les affres de l’intervention musclée de l’Etat. Dans le même temps, la majorité des occupants ne s’empresse pas de s’exécuter avant l’échéance. Cette catégorie de citoyens ou encore d’expatriés exerçant diverses activités estime que l’Etat central ne pourra pas les dégager et préfèrent attendre la fin de l’ultimatum pour espérer avoir une autre chance. Alors qu’à travers le ministre de l’environnement et du Cadre de vie, José Tonato, le Gouvernement en place a martelé qu’il ne reculera pas, de même qu’il ne repoussera pas le délai, ces occupants ont l’espoir secret qu’il changera d’avis et refusent de se mettre en règle, tirant ainsi le diable par la queue. Le motif de cet appel à la résistance : le comité pointe la méthode employée par le régime. Cette volonté des autorités de vouloir les « enlever coûte que coûte après le 02 janvier 2016 par la force », explique Thérèse Waounwa dans une déclaration faite à cet effet, relève de l’arbitraire, du sadisme et même de la cruauté. Car, soutient-elle, les personnes concernées par l’opération sont des Béninois qui se sont battus de toutes leurs forces pour élire le Président Talon, contre Lionel Zinsou. Mieux, défend-elle, les occupants de l’espace public payent des impôts au fisc et des taxes à la mairie. Wait and see !

Daniel HOUEGAN/LE GRAND MATIN
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