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8 mois de gestion du Bénin: Les critiques acerbes de Laurent Mètongnon
Publié le jeudi 29 decembre 2016  |  L`événement Précis
Laurent
© aCotonou.com par Didier Assogba
Laurent Metongnon, sécrétaire Général de la Fédération des syndicats des travailleurs de l’administration des Finances ( Fésynatra-Finances)
Les 100 premiers jours du Président Patrice Talon au pouvoir.Causerie débat initié par la fondation Friedrich Ebert. Cotonou, le 13 juillet 2016. Soirée politique sur les 100 premiers jours du Président Patrice Talon au pouvoir




Le Cadre de Concertation sur la Gouvernance au Bénin (CCGB) a organisé le mardi 27 décembre 2016 à la Bourse du Travail, une conférence publique sur les 08 mois de gestion par le régime Talon. Dans la déclaration présentée par le Président de cette institution, Laurent Mètongnon, le tableau n’est pas reluisant, du 06 avril au 27 décembre 2016.
Laurent Mètongnon ne déroge pas à ses habitudes. Ce mardi 27 décembre 2016, à la Bourse du Travail de Cotonou, il s’est livré à une critique en règle de la gouvernance sous Patrice Talon. Président du Cadre de Concertation sur la Gouvernance au Bénin (CCGB) créé le 29 mai 2014, il a laissé entendre que l’ère Talon est déjà marquée par des mauvaises pratiques. Il dénonce « la volonté de l’opérateur économique, de concentrer entre ses mains les secteurs vitaux et stratégiques de l’économie nationale » a-t-il laissé entendre en ce qui concerne la gouvernance économique. Indiquant que le chef de l’Etat « est actuellement le seul et incontournable fournisseur des intrants du coton et des produits vivriers », il a dénoncé sans ambages la mise en coupe réglée de la filière coton au profit des sociétés du groupe Talon. « Par conséquent, il urge pour la gestion transparente du pays, que les listes des sociétés transférées du Président de la République et surtout de ses collaborateurs soient publiées pour éviter les conflits d’intérêt », conseille le syndicaliste. Il dénonce entre autres les passations de marché de gré à gré, le recyclage des « cerveaux présumés de PPEA2 » devenus selon lui attributaires de marchés d’entretien du palais de la république. Concernant les nominations dans l’administration publique, le CCGB souligne que depuis le,6 avril 2016, et malgré les promesses faites par le chef de l’Etat, il n’y a pas eu d’appels à candidature pour les hautes fonctions de la République. « Au constat il s’agit du débarquement des agents du secteur privé en majorité des sociétés du Chef de l’Etat quand il était opérateur économique », tonne Laurent Mètongnon qui ajoute qu’ »on assiste à des placements de retraités et de parents à des postes stratégiques, des anciens employés et amis, des copains et les recommandés de la France-Afrique ». Caricaturant cette gestion, le CCGB souligne que «au total l’administration publique est centralisée entre les mains du chef de l’Etat, agissant comme un « Dah », entouré de son conseiller spécial et son alter ego Oliver BOKO qui constituent la cour au-dessus des ministres et autres hauts cadres qui constituent la basse-cour ». La critique n’a pas épargné non plus les libertés publiques (libertés de presse, d’association et de manifestation). Faisant le bilan des huit derniers mois et des actes réputés attentatoires selon lui aux libertés et aux droits de l’homme, il annonce que désormais, « sous le couvert des réformes non consensuelles et d’un référendum à issue incertaine, la seule voie qui reste est celle du messianisme et de la dictature. » Exigeant la poursuite des auteurs des concours frauduleux et ceux des crimes économiques (ICC-Services, Maria-Gléta, Machines agricoles), ceux de la disparition de Dangnivo ou de l’assassinat de Agbossou Sohoudji, le CCGB soutient que le peuple est mis à rudes épreuves sous le régime de la Rupture. Pertes d’emploi, augmentation des frais de scolarité dans les universités publiques, accès difficile aux marchés, déguerpissement du domaine public…tout est passé au crible de la critique. Annonçant que le peuple s’est déjà sacrifié, Laurent Mètongnon souligne que « les sacrifices ne doivent pas être imposés au peuple pendant que les dirigeants au pouvoir se partagent le bien public ». Et d’appeler alors les citoyens à la veille permanente pour que le pouvoir ne retombe dans la gabegie.

Olivier ALLOCHEME
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