Jeudi 22 décembre 2016, le président de la République, Patrice Talon, a sacrifié, pour la toute première fois, à l’obligation constitutionnelle du discours sur l’Etat de la nation devant la représentation nationale. Comme on devait s’y attendre, le message a été délivré dans un langage direct, avec beaucoup d’assurance et de sérénité. Rien n’a été occulté quant aux grands enjeux liés aux défis actuels. Sa seule boussole, dira-t-il, sera l’engagement pris solennellement devant le peuple souverain.
Jeaques SEGLA
D’entrée de jeu, le chef de l’Etat a rappelé qu’il a hérité, en avril dernier, d’un Bénin dans un état critique, marqué par la mauvaise gouvernance, un fort taux d’endettement, un taux élevé de pauvreté… Mais très tôt, son gouvernement a pris la mesure des enjeux, avec des initiatives et des décisions qui ont montré qu’il était vraiment « prêt pour le job ». Le président Talon a saisi cette occasion pour décliner les grandes orientations du PAG « Bénin Révélé ». Ceci, pour rassurer le peuple béninois, à travers la représentation nationale, de ce que le miracle promis ne relève nullement d’une chimère. Car, il est conscient de l’attente de ses compatriotes et de l’espoir nourri avec l’alternance au pouvoir d’un « compétiteur né » ; il sait comment mobiliser les ressources pour réaliser l’idéal de développement durable dont il rêve pour le Bénin à l’horizon 2021. C’est dire que malgré le tableau noir que reflète l’état des lieux fait par le président de la République, l’espoir est permis. Là-dessus, il engage, non seulement sa propre détermination à vaincre la fatalité de la précarité, mais aussi celle de toute l’équipe qu’il conduit depuis le 06 avril 2016. «Mon mandat ne sera pas celui des fausses promesses» a juré le Président Patrice Talon, notamment, en ce qui concerne les promesses contenues dans le Programme d’action du gouvernement dénommé « Bénin révélé ». Il appelle, en conséquence, à une adhésion populaire sans laquelle les seuls efforts du gouvernement seraient vains. « Aucune main ne sera de trop » face aux défis à relever, maintenant que le diagnostic est fait, les remèdes identifiés et la machine mise en branle. « Il nous faut du courage, beaucoup de courage pour garder un rythme soutenu dans l’effort et la persévérance. Nous avons besoin de rester unis dans la paix et la cohésion sociale pour relever les défis qui s’imposent à notre pays, afin d’assurer à nos enfants un avenir meilleur », a souligné le chantre du nouveau départ. Pour la cause, il souhaite un changement de mentalité, un éloignement de la mesquinerie qui empêche le décollage du pays.
L’engagement était sans équivoque : « Je voudrais pour cela vous donner l’assurance que je garderai toujours à l’esprit l’intérêt général, rien que l’intérêt général. Ma conviction c’est que ce mandat sera celui de la responsabilité, de la reconnaissance du devoir envers notre pays, devoir que toutes les générations, présentes et futures devront accepter dans la joie et non à contrecœur, avec cette certitude qu’il n’y a rien de plus réconfortant et de plus satisfaisant pour l’esprit que de se donner tout entier à une tâche difficile. J’ai la certitude de pouvoir remettre notre pays sur le chemin du développement même si je dois redouter et peut-être éprouver des difficultés de parcours ».
Premier exercice pour le chef de l’Etat ; exercice réussi par Patrice Talon, qui est resté fidèle à sa méthode communicative assez émouvante et rassurante. En tout cas, il a fait forte impression sur les députés qui l’ont écouté avec beaucoup d’intérêt.