Pour le budget 2017, le gouvernement togolais ne pourra pas participer à la construction du barrage hydroélectrique d’Adjarala. Au terme du vote de la loi des finances 2017, l’Assemblée nationale togolaise a, en effet, autorisé la suspension de plusieurs projets dont celui de construction du barrage mis en œuvre depuis quelques années, entre le Togo et le Bénin. Sani Yaya, ministre togolais des finances, a annoncé ce, mardi 27 décembre 2016, à l’occasion du vote du budget 2017, la suspension de ce projet qui devrait permettre aux deux pays de faire face à la crise énergétique. La raison évoquée est l’insoutenabilité de la dette togolaise. Selon le rapport économique, financier et social 2016 du Ministère de l’Economie et des Finances, le ratio de la dette publique est passé de 48,6% du PIB en 2011 à 75,4% du PIB en 2016, alors que la norme communautaire au niveau de l’UEMOA est de 70%. Selon l’opposition togolaise, cette situation est la conséquence de la politique de préfinancement des investissements adoptée par le gouvernement. Parmi les autres projets suspendus ou annulés pour les mêmes raisons, il y a le projet BID3 pour la construction des infrastructures scolaires, le projet d’aménagement de 1.000 ha de périmètres agro-sylvo pastoraux et halieutiques, le Projet PURISE destiné à la réhabilitation des infrastructures et des services électriques financé par la Banque mondiale. Les travaux de construction du barrage d’Adjarala, sur le fleuve Mono, devraient être exécutés par l’entreprise chinoise Sinohydro Africa pour un montant d’environ 300 milliards de FCFA dont chaque pays devrait libérer la moitié. La banque chinoise Exim Bank of China avait accordé un prêt concessionnel de près de 150 milliards au Bénin pour le financement partiel des travaux en novembre 2016.
Ce financement venait en complément aux 36 milliards obtenus par le président togolais Faure Eyadéma lors de son voyage dans l’empire du milieu en mai 2016. Le projet, initié en 1988, prévoit la construction d’une centrale de 3 blocs (3 X 49 MW) soit 147 MW. Le barrage, situé à 97 km en aval de celui de Nangbéto, créera une retenue de 680 millions de m3, juste en amont des chutes naturelles d’Adjarala. Les travaux, assurés par Sinohydro Africa, devraient débuter d’ici quelques mois et durer 4 ans. Les présidents du Togo et du Bénin avaient posé la première pierre en décembre 2015, lors d’une cérémonie à Aplahoué (Bénin).
Olivier ALLOCHEME