Quelques heures, et l’année 2016 sera définitivement conjuguée au passé. Qui dit fin d’année, dit aussi l’heure des bilans. Au Bénin, sur le plan sportif, les années passent et se ressemblent. Rien d’extraordinaire à se mettre sous la dent si ce n’est quelques trophées et médailles décrochés par des disciplines sportives dépourvues de moyens, telles que le handball, le karaté, le taekwondo, les sports boules.Quant au sport roi, il est resté l’ombre de lui-même, miné par des crises à n’en point finir jusqu’à l’avènement du Nouveau départ, suivi de l’élimination des Ecureuils du Bénin à la Can Gabon 2017, et la mauvaise prestation de l’équipe locale du Bénin au tournoi de l’Uemoa sous la houlette de Mathias Déguénon.
A l’orée de 2016, les observateurs espéraient mieux du sport béninois. Hélas ! En 12 mois, après les compétitions sous-régionales,régionales, continentales, voire mondiales, on peut compter au bout des doigts, le nombre de médailles et trophées ramenés par les équipes nationales, ou clubs béninois. Le sport béninois reste confronté à d’énormes problèmes organisationnels, structurels, et financiers. Les Fédérations sportives, livrées à elles-mêmes, font le minimum d’effort pour justifier les maigres subventions qui tardent à parvenir aux bénéficiaires. Sur le terrain, les résultats sont calamiteux voire honteux. Le Bénin fait office de bon dernier à l’occasion des différentes compétitions. Cependant, certaines disciplines, avec de maigres moyens, rehaussent l’image du Bénin et font la fierté du pays en décrochant des médailles, des trophées etc.
La pétanque béninoise et sa place de vice-championne du monde
Très rare de citer le nom du Bénin en tant que vice-champion du monde dans des disciplines sportives. Mais, on retiendra que le mythe a été brisé. Ceci est à mettre à l’actif du sport boule béninois qui a dignement honoré le Bénin à Antanarivo au Madagascar lors du championnat du monde de la pétanque. Une compétition au cours de laquelle, le Bénin a impressionné en battant les grands pays du monde. Mais les Ecureuils boulistes qui ont tenu en respect en phase de poule, le pays hôte, a malheureusement courbé l’échine en finale face à cette même équipe de Madagascar. Ils sont donc passés à côté de l’exploit, se contentant ainsi de la médaille d’argent, synonyme de l’équipe vice-championne du monde.
Le handball et ses deux trophées «challenge Trophy»
L’une des disciplines qui a également marqué l’année 2016 est bien le handball. Pour cause, les deux sélections nationales hommes et dames juniors du Bénin ont ramené de Lomé (Togo), les deux trophées du Challenge Trophy. Une première royalement appréciée par le ministre des Sports qui, dès leur retour, a offert un petit déjeuner à la délégation béninoise. En 2017, les deux sélections devront défendre les couleurs du Bénin lors de la phase continentale.
Le karaté et le taekwondo : deux disciplines d’avenir…
Dans les sports de combats, deux disciplines se sont détachées du lot. Même si l’exploit repose sur, apprend-on, Océane Ganiero, l’avenir du karaté béninois est prometteur. En Côte-d’Ivoire, lors de la 6e édition du Tournoi international de karaté-do de la zone 3 (Tika-Zone 3), on a découvert d’autres karatékas qui ont émerveillé. Conséquence, le Bénin a occupé la deuxième place avec 18 médailles dont sept en or, cinq en argent, et six en bronze, derrière la Côte-d’Ivoire qui a remporté 22 médailles dont 10 en or, six en argent, et six en bronze.
Côté taekwondo, après avoir manqué les Jeux olympiques Rio 2016, la sélection nationale s‘est rattrapée à l’occasion du championnat du monde francophone de taekwondo au Maroc. Une compétition qui a souri aux Béninois qui ont ramené plusieurs médailles au bercail. Les frères Kiki sont passés par-là avec le capitaine Romaric Kiki qui a décroché la médaille d’argent.
Athlétisme : trois dames à l’honneur…
Si la sélection nationale est quasi-absente sur le plan international, il faut toutefois dire que trois dames ont honoré les couleurs béninoises en athlétisme. L’une s’appelle Odile Ahouanwanou. Même si elle a manqué les Jeux olympique 2016, elle a permis au drapeau béninois de briller lors de ses différentes sorties en France en décrochant des médailles d’or, en argent, et de bronze. L’autre à nom Noëlie Yarigo qui a glané assez de médailles lors de ces différentes participations aux meetings sans oublier sa place en demi-finale aux Jeux olympiques de Rio 2016. Celle qui a plus de mérite est Pascaline Adanhoegbé. Elle a décroché une médaille de bronze en javelot lors des 20èmes championnats d’Afrique d’athlétisme en Afrique du Sud. Une première pour elle et pour le Bénin. La fin de l’année 2016 a été aussi marquée par un nouveau président à la tête de la Fédération béninoise d’athlétisme amateur (Fbaa). Lors de l’Ag élective, Vierin Degon a sorti Théophile Montcho du jeu. Lui qui a été pendant plusieurs années secrétaire de la Fbaa avant d’être élu président pendant trois mandats. Un nouveau départ donc pour l’athlétisme béninois.
Le Sambo et le tennis de table : des disciplines à suivre de près
Méconnue du public sportif béninois, le Sambo fait son bonhomme de chemin. Discrètement, cette discipline engrange des médailles pour le Bénin. En témoigne celles ramenées de Niamey à l’occasion des 11èmes championnats d’Afrique de Sambo : trois médailles de bronze dans trois catégories différentes. De son côté, le tennis de table dont le président est Ferdinand Sounou a également marqué l’année 2016. En effet, lors de la 7e édition du Tournoi Ouest africain d’Abidjan, le Bénin a terminé au pied du podium avec une médaille en Or.
Football : le cauchemar du sport béninois…
Outre l’élimination douloureuse du Bénin lors de l’ultime journée des éliminatoires de la Can Gabon 2017, le football béninois est plongé dans un feuilleton de crises à plusieurs scénarios et épisodes. Conséquence, les jeunes qui pensaient faire du football leur source de revenu ont été sacrifiés. Le Nouveau départ, avec son jeune ministre des Sports Oswald Homeky semble apaiser la situation avec une signature de protocole d’accord entre les protagonistes, assorti d’un Comité transitoire consensuel qui aura 18 mois de travail pour toiletter les textes et aller à une nouvelle élection. De ce fait, le football béninois a encore du chemin à parcourir. On ne peut occulter le bilan négatif de la sélection locale qui a pris part à la 7e édition du tournoi de l’Uemoa. Une sélection qui est revenue au bercail sans marquer le moindre but.
Que réserve 2017 sur le plan sportif… ?
Difficile de répondre à cette question. Mais avec la volonté du jeune ministre Homeky et le Programme d’action du Nouveau Départ, le sport béninois devrait renaître de ses cendres. Ce qui justifie d’ailleurs les 18 milliards de Francs Cfa votés pour le ministère des Sports dont 12 milliards d’investissement et six de dépenses ordinaires avec un besoin de dépenses additionnelles qui s’élève à trois milliards sur lequel l’Assemblée nationale a donné son accord. Tout ceci, coordonné par un programme qui va être repensé et désormais coordonné par le ministère des Sports et le ministère du Travail et de la fonction publique. «Nos ambitions sont assez fortes. Nous allons reprendre tout à zéro. Nous allons remettre le sport à l’école, à l’université, dans les communes. Nous voulons remettre le Bénin à sa place sur le plan sportif», a rassuré, devant le parlement béninois, le ministre Homeky. C’est dire que, qu’il entend révolutionner le sport béninois durant le quinquennat de Talon afin de lui redonner ses lettres de noblesse. En tout cas, l’avenir nous situera.
Réalisation : Abdul Fataï SANNI