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Opération de déguerpissement des espaces publics: Les populations s’exécutent timidement à Cotonou
Publié le vendredi 30 decembre 2016  |  La Nation
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© Autre presse par DR
Le ministre du Cadre de vie et du Développement durable, José Didier Tonato lors d’une conférence de presse qu’il a animée mercredi 23 novembre, à Cotonou, entouré du préfet du Littoral Modeste Toboula et du deuxième adjoint au maire de Cotonou, Augustin Houessinon.






La date butoir de libération du domaine public fixée par les autorités ce 31 décembre. Mais à la veille de l’expiration de ce délai et après moult sensibilisations, la plupart des gens concernés par cette mesure restent encore imperturbables. Quelques-uns seulement se sont exécutés en respect à la décision gouvernementale.

Sans enthousiasme et difficilement, certains citoyens de la ville de Cotonou qui ont érigé maisons, boutiques, ateliers ou magasins sur le domaine public ont commencé à libérer les lieux. De Cadjèhoun à Fidjrossè, en passant par Mènontin, Agla et Aïbatin, quelques édifices marqués de croix rouge ont disparu. D’autres sont encore en cours de destruction à la veille de l’ultimatum donné par le ministère du Cadre de Vie et du Développement durable. La grande majorité attend encore le dernier jour pour libérer ou pour se voir déguerpir le 2 janvier comme prévu par les autorités. En décidant de casser eux-mêmes leurs édifices dans l’emprise du domaine public, les rares citoyens à jour, ont certainement pris la mesure de la chose. « La loi est dure mais c'est la loi », affirme Christophe Romaric Amoussou, dont la terrasse du magasin de vente de boissons à Agla marquée de croix rouge était entrain d’être démontée ce jeudi au passage de notre équipe de reportage. Menuisiers et maçons étaient à pied d’œuvre. Christophe Romaric Amoussou a dû engager ces ouvriers moyennant pour l’aider à débarrasser la terrasse. Il s’évite ainsi la casse qui sera diligentée dans quelques jours par le ministère et qui pourrait être désastreuse. « Ils vont certainement casser sans ménagement et ça risque de nous causer plus de dégâts », explique Christophe. Au moins il pourra récupérer quelques matériaux en faisant casser sa terrasse lui-même. Parce que, dit-il, j’ignore comment se fera la casse des autorités.

La même raison motive Eloi Vignikin, frigoriste, qui est témoin du désassemblage hier de sa baraque par les soudeurs. Il explique que c’est la mort dans l’âme qu’il quitte Aïbatin où se trouve son atelier qu’il a occupé depuis une vingtaine d’années. « Néanmoins, confie-t-il, j’ai déjà cherché et trouvé un nouvel atelier ». Juste à côté, Antoine Zossou, est apparemment imperturbable dans son atelier de mécanique malgré l’imminence du déguerpissement. « S’ils viennent casser je vais plier bagages », s’entête-t-il. « Puisque je n’ai encore trouvé nulle part d’autre où aller, je ne peux pas quitter avant leur arrivée », a-t-il ajouté. Comme Antoine, une grande majorité est restée en place, dans l’emprise du domaine public marqué, jusqu’à cette veille de l’ultimatum ministériel.
Les différentes sorties du ministre du Cadre de vie et du Développement durable et du préfet du Littoral n’ont visiblement pas changé grand-chose. A part qu’elles ont reçu l’information et ont vu leurs édifices marqués au rouge, les populations attendent toujours de voir comment va se passer le déguerpissement. Pourtant, l’autorité a été très ferme. « A partir du 2 janvier et progressivement, le domaine public sera libéré. Force doit rester à la loi », a réaffirmé José Didier Tonato, mercredi 23 novembre dernier face aux journalistes. «Si vous faites vous-même ce qui est de votre responsabilité, vous le faites de la manière qui vous arrange. Mais si une autre personne devait le faire à votre place, il le fera peut-être de la manière qui ne vous plaira pas », a averti le préfet du Littoral, Modeste Toboula. De toute façon, le Gouvernement a déjà affirmé sa détermination à faire libérer l’espace public. Dans quelques jours, le déguerpissement va commencer à la surprise de ceux qui n’y croient peut-être pas encore?

Claudel HOUNTON (Stag)
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