"Deux axes de réflexion sont apparus prioritaires pour l’ancien Médiateur de la République : la culture et la religion, substrats identitaires des peuples que des fanatiques ont l’art d’instrumentaliser pour commettre des atrocités. Le Centre Panafricain de Prospectives Sociales a alors organisé en mai 2016 un colloque réunissant des dignitaires religieux de toutes confessions et des artistes engagés.
Dans ce cadre, le film Timbuktu a été projeté à l’Institut Français de Cotonou. Très proche de la réalité, cette fiction relate la chape de plomb et de voile qui s’était étendue sur la cité historique du Mali lors de son occupation par les extrémistes islamistes. Présent, le réalisateur Abdouramane Cissako, a expliqué le mécanisme de construction de cette violence et, à contrario, la résistance que les Timbuctois, y avaient opposé. Point de départ de ce combat mené depuis le Bénin, la Stratégie Africaine à l’Education et à la Culture de Paix, a porté ses fruits, du moins institutionnels. Elle a atterri sur le bureau de Manuel Antonio Guterres, ex-Haut-Commissaire des Nations Unies pour les Réfugiés et alors seul candidat au poste de Secrétaire Général de l’Onu. Le diplomate portugais en a fait sienne et a invité le professeur à venir articuler un message là-dessus en marge de la 71ème Conférence de l’Assemblée Générale des Nations Unies à New York. Ousmane Alédji, agitateur d’idées et pétitionnaire du mouvement, en a délivré le discours le 26 juillet 2016, donnant ainsi au monde entier les contours de cette idée modestement initiée sur les bords du fleuve Ouémé. Mais l’autre bataille, celle qui commence d’ores et déjà, est celle qui doit pacifier les cœurs et entrer dans les mœurs. Un chantier tout aussi grand que la première brique posée sur la fondation. La fabrique de la paix est peut-être en marche..."