La menace de la force publique gronde et ils s’y sont pliés sans crier gare. Certains occupants des emprises publiques de Cotonou et environs se sont exécutés spontanément avant la journée d’hier lundi 2 janvier 2017. Agla, Godomey, Fidjrossè, Houéyiho, Stade de l’amitié, Notre Dame, Akpakpa, maçons et menuisiers arment marteaux et burins pour défaire les baraques et installations en matériaux précaires ou définitifs. Beaucoup ont attendu la journée du 02 janvier pour plier bagages. Cotonou était vraiment en chantier dans la journée d’hier. Le sursaut des occupants à libérer les emprises séduit. A cette allure la force publique ne sera véritablement qu’un dernier recours. Le bruit de bottes des hommes en uniforme ainsi que les secousses des engins que redoutaient bon nombre d’usagers de Cotonou n’interviendra que pour les vrais résistants. Le geste spontané au niveau des grandes artères de Cotonou libère l’espace et délivre de la contigüité. A bien d‘endroits, les trottoirs et autres espaces pour piétons sont nettement identifiables, ce qui permet une circulation plus aisée. Les occupants plient bagages, mais pas toujours à cœur joie. Même si dans le fond, beaucoup d’entre eux ne condamnent pas la mesure, ils se trouvent toujours face à cette grande interrogation. « Où s’installer ? ». La question reste sans réponse surtout pour les installations de fortune adossées aux clôtures de certaines maisons. Les opérations de déguerpissement spontané ont vu partir toutes ces installations de fortune, mais Cotonou est encore dans un vrai désordre.
Tout ressemble à un champ de ruine
Ils ont pour la plupart libéré l’espace, mais les gravas restent encore les maîtres des lieux. A plusieurs endroits, feuilles de tôles, débris de bois, clous occupent encore l’espace. La plupart des occupants des emprises publiques sont partis, mais laissent derrière eux un vrai bazar. Par endroits, le fer qui supporte les toitures des installations démolies est encore visible. De la poussière, de grosses pierres, du béton, bref, tout est encore à l’état nature après le départ de certains occupants. Le premier défi de libération de l’espace est entrain d’être progressivement relevé avec la bonne foi de ces commerçants. Il semble que les circonstances de départ ne les inspirent pas vraiment à penser à la propreté des endroits libérés. L’assainissement de la ville reste donc le second défi urgent à relever. Lorsqu’on aura réussi à dégager tous ces déchets et gravas, Cotonou pourra davantage respirer.
HA